5.
De même lorsque j’ai écrit : « C’est du père et de la mère, et des autres liens du sang qu’il faut comprendre cette parole , pour haïr en eux ce que le genre humain tire de la naissance et de la mort 1; » il semble que j’ai voulu dire que ces liens naturels ne dussent pas exister au cas où l’homme n’ayant pas péché, personne n’eût été soumis à la mort; ce sens-là, je l’ai réprouvé plus haut. Il y aurait eu, en effet, des parentés et des alliances, même si le péché originel n’eût pas été commis, et que le genre humain eût crû et se fût multiplié sans mourir. C’est ce qui doit servir à résoudre autrement cette question : pourquoi Dieu nous a ordonné d’aimer nos ennemis 2 tandis qu’ailleurs il nous a ordonné de haïr nos parents et nos enfants 3 ? Elle ne doit pas en effet être résolue comme nous l’avons fait ici, mais comme nous l’avons souvent fait postérieurement, à savoir: nous devons aimer nos ennemis pour les gagner au royaume de Dieu, et haïr nos parents, s’il nous en éloignent.