9.
Ailleurs j’ai écrit: « Quand le Seigneur a dit : A chaque jour suffit son mal 1, il a voulu nommer mal la nécessité où nous sommes de prendre chaque jour de la nourriture , parce que cette nécessité est une peine; elle appartient à cette fragilité que le péché nous a méritée 2.» Mais je n’ai pas fait attention que dans le paradis des aliments avaient été donnés à nos premiers parents, avant que le péché ne leur attirât cette peine de mort. Ils étaient alors immortels et revêtus d’un corps, non pas spirituel, mais animal, et dans cet état d’immortalité, ils devaient cependant user de nourriture. Lorsque j’ai dit aussi 3 : « Cette Eglise que Dieu s’est choisie, glorieuse et n’ayant ni tache ni ride 4; » je n’ai pas entendu que l’Eglise fût actuellement absolument telle et dans toutes ses parties. On ne peut douter qu’elle ait été choisie pour être telle quand le Christ, sa vie, apparaîtra; elle, alors, apparaîtra également dans la gloire; et voilà pourquoi elle est appelée glorieuse. De même quand le Seigneur dit: « Demandez et vous recevrez; cherchez et vous trouverez; frappez et il vous sera ouvert, » j’ai laborieusement essayé d’exposer en quoi diffèrent ces trois choses 5. Il vaut bien mieux les rapporter toutes à une très-instante prière. C’est ce que démontre la conclusion de ce passage, où Notre-Seigneur dit: « A combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il les biens à ceux qui les lui demanderont 6 ! » Il n’a pas dit en effet à ceux qui demanderont, qui chercheront, qui frapperont.
Cet ouvrage commence ainsi : « Le discours qu’a prononcé le Seigneur. »