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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Confessiones

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Confessiones (CSEL)

Caput 10

Pereant a facie tua, deus, sicuti pereunt, vaniloqui et mentis seductores, qui cum duas voluntates in deliberando animadverterint, duas naturas duarum mentium esse asseverant, unam bonam, alteram malam. ipsi vere mali sunt, cum ista mala sentiunt, et idem ipsi boni erunt, si vera senserint verisque consenserint, ut dicat eis apostolus tuus: fuistis aliquando tenebrae, nunc autem lux in domino. illi enim dum volunt esse lux non domino, sed in se ipsis, putando animae naturam hoc esse, quod deus est, ita facti sunt densiores tenebrae, quoniam longius a te recesserunt horrenda arrogantia, a te, vero lumine inluminante omnem hominem venientem in hunc mundum. adtendite, quid dicatis, et erubescite: et accedite ad eum et inluminamini, et vultus vestri non erubescent. ego cum deliberabam, ut servirem domino deo meo, sicut diu disposueram, ego eram, qui volebam, ego, quo nolebam; ego eram. nec plene volebam nec plene nolebam. ideo mecum contendebam et dissipabar a me ipso, et ipsa dissipatio me invito quidem fiebat, nec tamen ostendebat naturam mentis alienae, sed poenam meae. et ideo non iam ego operabar illam, sed quod habitat in me peccatum, de supplicio liberioris peccati, quia eram filius Adam. Nam si tot sunt contrariae naturae, quot voluntates sibi resistunt, non iam duae, sed plures erunt. si deliberet quisquam, utrum ad conventiculum eorum pergat an ad theatrum, clamant isti: ecce duae naturae, una bona hac ducit, altera mala illac reducit. nam unde ista cunctatio sibimet adversantium voluntatum? ego autem dico ambas malas, et quae ad illos ducit et quae ad theatrum reducit. sed non credunt nisi bonam esse, qua itur ad eos. quid? si ergo quisquam noster deliberet, et secum altercantibus duabus voluntatibus fluctuet, utrum ad theatrum pergat an ad ecclesiam nostram, nonne et isti quid respondeant fluctuabunt? aut enim fatebuntur, quid nolunt, bona voluntate pergi in ecclesiam nostram, sicut in eam pergunt qui sacramentis eius imbuti sunt atque detinentur, aut duas malas naturas et duas malas mentes in uno homine congfligere putabunt, et non erit verum quod solent dicere, unam bonam, alteram malam; aut convertentur ad verum et non negabunt, cum quisque deliberat, animam unam diversis voluntatibus aestuare. Iam ergo non dicant, cum duas voluntates in homine uno adversari sibi sentiunt, duas contrarias mentes, de duabus contrariis substantiis, et de duobus contrariis principiis contendere, unam bonam, alteram malam. nam tu, deus verax, improbas eos et redarguis atque convincis eos, sicut in utraque mala voluntate, cum quisque deliberat, utrum hominem veneno interimat an ferro, utrum fundum alienum illum an illum invadat, quando utrumque non potest, utrum emat voluptatem luxuria an pecuniam servet avaritia, utrum ad circum pergat an ad theatrum, si uno die utrumque exhibeatur; addo etiam tertium, an ad furtum de domo aliena, si subest occasio; addo et quartum, an ad conmittendum adulterium, si et inde simul facultas aperitur, si omnia concurrant in unum articulum temporis, pariterque cupiuntur omnia, quae simul agi nequeunt: discerpunt enim animum sibimet adversantibus quattuor voluntatibus vel etiam pluribus, in tanta copia rerum, quae appetuntur: nec tamen tantam multitudinem diversarum substantiarum solent dicere. ita et in bonis voluntatibus. nam quaero ab eis, utrum bonum sit delectari lectione apostoli, et utrum bonum sit delectari psalmo sobrio, et utrum bonum sit evangelium disserere. respondebunt ad singula: bonum. quid? si ergo pariter delectent omnia simulque uno tempore, nonne diversae voluntates distendunt cor hominis, cum deliberatur, quid potissimum arripiamus? et omnes bonae sunt et certant secum, donec eligatur unum, quo feriatur tota voluntas una, quae in plures dividebatur. ita etiam, cum aeternitas delectat superius et temporalis boni voluptas retentat inferius, eadem anima est non tota voluntate illud aut hoc volens; et ideo discerpitur gravi molestia, dum illud veritate praeponit, hoc familiaritate non ponit.

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Les confessions de Saint Augustin

CHAPITRE X. DEUX VOLONTÉS; UN SEUL ESPRIT.

22. Périssent de votre présence, mon Dieu, comme parleurs de vanités, comme séducteurs d’âmes ceux qui, apercevant deux volontés délibérantes, affirment deux esprits de deux natures, l’une bonne, l’autre mauvaise. Mauvais eux-mêmes, par ce sentiment mauvais, ils peuvent être bons, s’ils donnent un tel assentiment aux doctrines et aux hommes de vérité, que votre Apôtre puisse leur dire: « Vous avez été ténèbres autrefois, et vous êtes maintenant lumière dans le Seigneur (Ephés. V, 8). » Ceux-ci voulant être lumière en eux-mêmes, et non dans le Seigneur, par cette pensée téméraire que l’âme est une même nature que Dieu, sont devenus d’épaisses ténèbres, parce que leur sacrilège arrogance les a retirés de vous, « Lumière de tout homme venant au monde (Jean, I, 9.) » Songez donc à ce que vous dites et rougissez; « approchez de lui, recevez sa lumière et votre visage ne rougira plus ( Ps. XXXIII, 6). »

Quand je délibérais pour entrer au service du Seigneur mon Dieu, ce que j’avais résolu depuis longtemps, qui voulait? moi. Qui ne voulait pas? moi. L’un et l’autre était moi, demi voulant, à demi ne voulant pas. Et je me querellais moi-même, et je me divisais contre moi. Et ce schisme, élevé malgré moi, n’attestait pas la présence d’un esprit étranger, mais le châtiment de mon âme. Et je n’en étais pas l’artisan, mais le péché qui habitait en moi. J’expiais la coupable liberté d’Adam, mon père (Rom. VIII, 14).

23. Car s’il est autant de natures contraires que de volontés ennemies, ce n’est plus deux natures, c’est plusieurs qu’il faut affirmer. Qu’un homme délibère d’aller à leur assemblée ou au théâtre, ces hérétiques s’écrient: Voilà les deux natures; l’une bonne qui le conduit ici, l’autre mauvaise qui l’en éloigne. Autrement d’où peut venir cette contrariété de deux volontés en lutte? Et moi je les dis mauvaises toutes deux, et celle qui conduit à eux, et celle qui attire au théâtre. Ils pensent, eux, que la première ne peut être que bonne. Mais si quelqu’un de nous, flottant à la merci de deux volontés engagées, délibère d’aller au théâtre ou à notre église, ne balanceront-ils pas à répondre? Car ou ils avoueront, ce qu’ils refusent, que c’est la volonté bonne qui fait entrer dans notre église, comme elle y a introduit ceux que la communion des mystères y retient; ou ils seront tenus d’admettre le conflit de deux mauvaises natures, de deux mauvais esprits en un seul homme, et ils démentiront leur assertion ordinaire d’un bon et d’un mauvais; ou, rendus à la vérité, ils cesseront de nier que, lorsqu’on délibère, ce soit une même âme livrée aux flux et reflux de ses volontés.

24. Qu’ils n’osent donc plus dire, en voyant dans un seul homme deux volontés aux prises, que ce sont deux esprits contraires, émanés de deux substances contraires, et deux principes contraires; deux antagonistes, l’un bon, l’autre mauvais. Car vous, Dieu de vérité, vous les improuvez, vous les réfutez, vous les confondez. Et de même, dans deux volontés mauvaises, quand un homme délibère s’il ôtera la, vie à son semblable par le fer ou le poison; s’il usurpera tel héritage ou tel autre, ne pouvant les usurper tous deux; s’il écoutera la luxure qui achète la volupté, ou l’avarice qui sarde l’argent; s’il ira au cirque ou au théâtre, ouverts le même jour; ou bien, nouvelle indécision, s’il entrera dans cette maison taire un larcin auquel l’occasion le convie; ou bien, autre incertitude, y commettre un adultère dont il trouve la facilité; et si toutes ces circonstances concourent dans le même instant, si toutes ces volontés se pressent dans le même désir, ne pouvant s’accomplir à la fois, l’esprit n’est-il pas déchiré par cette querelle intestine de quatre volontés, plus encore, que sollicitent tant d’objets de convoitise? Et pourtant ils ne calculent pas une telle quantité de substances différentes.

Et de même des volontés bonnes. Car je leur demande s’il est bon de se plaire à la lecture de l’Apôtre, au chant d’un saint cantique, s’il est bon d’expliquer l’Evangile? A chaque demande, même réponse : oui. Mais si tous ces pieux exercices nous plaisent également, au même instant, le coeur de l’homme n’est-il pas distendu par cette diversité de volonté qui délibèrent sur l’objet à saisir de préférence? Et ces volontés sont bonnes, et elles se combattent jusqu’à ce que soit déterminé le point où se porte une et entière cette volonté qui se divisait en plusieurs.

Ainsi, lorsque l’éternité nous élève à ses sublimes délices, et que le plaisir d’un bien temporel nous rattache ici-bas, c’est une même âme qui veut l’un ou l’autre, mais d’une demi-volonté; et de là ces épines qui la déchirent quand la vérité détermine une préférence qui ne peut vaincre l’habitude.

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Einleitung in die Confessiones
Prolegomena
The Opinion of St. Augustin Concerning His Confessions, as Embodied in His Retractations, II. 6
Translator's Preface - Confessions

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