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Confessiones
Caput 43
Verax autem mediator, quem secreta tua misericordia demonstrasti hominibus, et misisti, et eius exemplo etiam ipsam discerent humilitatem, mediator ille dei et hominum, homo Christus Iesus, inter mortales peccatores et inmortalem iustum apparuit, mortalis cum hominibus, iustus cum deo, ut, quoniam stipendium iustitiae vita et pax est, per iustitiam coniunctam deo evacuaret mortem iustificatorum inpiorum, quam cum illis voluit habere conmunem. hic demonstratus est antiquis sanctis, ut ita ipsi per fidem futurae passionis eius, sicut nos per fidem praeteritae, salvi fierent in quantum enim homo, in tantum mediator, in quantum autem verbum, non medius, quia aequalis deo et deus apud deum et simul unus deus. In quantum nos amasti, pater bone, qui filio tuo unico non pepercisti, sed pro nobis inpiis tradidisti eum! quomodo nos amasti, pro quibus illi non rapinam arbitratus esse aequalis tibi factus est subditus usque ad mortem crucis: unus ille in mortuis liber, potestatem habens ponendi animam suam et potestatem habens iterum sumendi eam, pro nobis tibi victor et victima, et ideo victor, quia victima, pro nobis tibi sacerdos et sacrificium, et ideo sacerdos, quia sacrificium, faciens tibi nos de servis filios de te nascendo, tibi serviendo. merito mihi spes valida in illo est, quod sanabis omnes languores meos per eum, qui sedet ad dexteram tuam et te interpellat pro nobis: alioquin desperarem. multi enim et magni sunt idem languores, multi sunt et magni; sed amplior est medicina tua. potuimus putare verbum tuum remotum esse a coniunctione hominis et desperare de nobis, nisi caro fieret et habitaret in nobis. Conterritus peccatis meis et mole miseriae meae, agitaveram corde meditatusque fueram fugam in solitudinem, sed prohibuisti me et confortasti me dicens: Ideo Christus pro omnibus mortuus est, ut et qui vivunt iam non sibi vivant, sed ei qui pro omnibus mortuus est. ecce, domine, iacto in te curam meam, ut vivam, et considerabo mirabilia de lege tua. tu scis inperitiam meam et infirmitatem meam: doce me et sana me. ille tuus unicus, in quo sunt omnes thesauri sapientiae et scientiae absconditi, redemit me sanguine suo. non calumnientur mihi superbi, quoniam cogito pretium meum, et manduco et bibo, et erogo et pauper cupio saturari ex eo inter illos, qui edunt et saturantur: et laudabunt dominum qui requirunt eum.
Übersetzung
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Les confessions de Saint Augustin
CHAPITRE XLIII. JÉSUS-CHRIST SEUL MÉDIATEUR.
68. Mais le Médiateur de vérité, que le secret de votre miséricorde a fait connaître aux humbles, et que vous avez envoyé pour leur enseigner, par son exemple, l’humilité même, ce Médiateur de Dieu et des hommes, JÉSUS-CHRIST homme, est apparu entre les pécheurs mortels et le JUSTE immortel, mortel avec les hommes, Juste avec Dieu; et comme la vie et la paix sont la solde de la justice, par la justice qui l’unit à Dieu, il est venu ruiner dans les impies justifiés la mort dont il voulut être comme eux tributaire. C’est lui qui a été montré de loin aux saints des anciens jours, pour qu’ils fussent sauvés par la foi au sang qu’il devait répandre, comme nous le sommes par la foi en son sang répandu. Car ce n’est qu’en sa qualité d’homme qu’il est médiateur; en tant que Verbe, il n’est plus terme MOYEN, il est ÉGAL à Dieu, Dieu en Dieu, et avec le Saint-Esprit un seul Dieu.
69. Oh! de quel amour nous avez-vous donc aimés, Père infiniment bon? vous n’épargnez pas votre Fils unique, vous le livrez pour nous, pécheurs que nous sommes ( Rom. VIII, 32). De quel amour (472) nous avez-vous donc aimés ? Pour nous, « Celui qui n’a point regardé comme une usurpation d’être égal à vous, s’est rendu obéissant jusqu’à la mort de la croix ( Philip. II, 6), lui seul libre entre les morts ( Ps. LXXXVII, 6-8), ayant la puissance de « quitter son âme et la puissance de la reprendre (Jean, X, 18); » pour nous, en votre nom, vainqueur et victime, et vainqueur parce qu’il est victime; pour nous, en votre nom, sacrificateur et sacrifice, et sacrificateur parce qu’il est sacrifice, lui qui, d’esclaves, nous fait vos enfants, parce qu’il est votre Fils et pour nous esclave. Oh! c’est avec justice que sur lui repose cette ferme espérance que vous guérirez toutes mes langueurs, par lui qui est assis à votre droite, et sans cesse y intercède pour nous ( Rom. VIII, 34); autrement je tomberais dans le désespoir; car nombreuses et grandes sont mes infirmités, nombreuses et grandes! mais plus grande encore est la vertu de vos remèdes. Nous eussions pu croire votre Verbe trop éloigné de l’alliance de l’homme, et désespérer de nous s’il ne s’était fait chair, s’il n’eût demeuré parmi nous.
70. Plié sous la crainte de mes péchés et le fardeau de ma misère, j’avais délibéré dans mon coeur et presque résolu de fuir au désert; mais vous m’en avez empêché, me rassurant par cette parole: « Le CHRIST est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus à eux-mêmes, mais à celui qui est mort pour eux ( I Cor. V, 15). »
Eh bien! Seigneur, je jette tous mes soucis en votre sein, pour vivre, pour goûter les merveilles de votre loi ( Ps. CXVIII, 18). Vous savez mon ignorance et ma faiblesse; enseignez-moi, guérissez-moi. Ce Fils unique « en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science m’a « racheté de son sang (Coloss. II, 3). » Loin de moi les calomnies des superbes. Je médite ma rançon, et je la mange, et je la bois, et je la distribue; pauvre encore, je désire en être rassasié avec ceux qui la mangent et en sont rassasiés; qui louent le Seigneur parce qu’ils le cherchent (Ps. XXI, 27). (473)