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Les confessions de Saint Augustin
CHAPITRE XIV. IL S’ÉVEILLE ENFIN A LA VRAIE CONNAISSANCE DE DIEU.
20. Il n’est pas en santé d’esprit celui qui trouve à reprendre dans votre création; et mon jugement n’était pas sain, quand je m’élevais contre plusieurs de vos ouvrages. Et comme mon âme n’était pas assez hardie pour trouver à reprendre mon Dieu, elle refusait de reconnaître pour votre oeuvre tout ce qui lui déplaisait. Et elle était tombée dans la vaine opinion des deux substances, et elle ne pouvait s’y reposer, et elle parlait un langage d’emprunt.
Et, au sortir de cette erreur, elle s’était fait un Dieu répandu dans un espace infini, et ce Dieu elle le prenait pour vous, et elle l’avait placé dans son coeur, et elle s’était faite de nouveau le temple de son idole, abominable à vos yeux. Mais lorsque vous eûtes, à mon insu, attiré sur vous ma tête appesantie, « et clos mes yeux pour qu’ils ne vissent plus la vanité, » je me reposais un peu de moi-même, et ma démence s’assoupit. Et je me réveillai en vous, et je vous vis infini, mais d’un autre infini, et cette vue ne devait rien à l’oeil charnel.
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Confessiones
Caput 14
Non est sanitas eis, quibus displicet aliquid creaturae tuae, sicut mihi non erat, cum displicerent multa, quae fecisti, et quia non audebat anima mea, ut ei displiceret deus meus, nolebat esse tuum quidquid ei displicebat. et inde ieret in opinionem duarum substantiarum, et non requiescebat et aliena loquebatur. et inde rediens fecerat sibi deum per infinita spatia locorum omnium, et cum putaverat esse te, et eum collocaverat in corde suo, et facta erat rursus templum idoli sui abominandum tibi. sed posteaquam fovisti caput nescientis, et clausisti oculos meos, ne viderent vanitatem, cessavi de me paululum, et consopita est insania mea; et evigilavi in te et vidi te infinitum aliter, et visus iste non a carne trahebatur.