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Les confessions de Saint Augustin
CHAPITRE IX. POURQUOI IL EST DIT, SEULEMENT DU SAINT-ESPRIT, QU’IL ÉTAIT PORTÉ SUR LES EAUX.
10. Mais le Père, mais le Fils, n’étaient-ils pas portés au-dessus des eaux? Si l’on se fait une idée de corps et d’espace, ces paroles ne conviennent plus même au Saint-Esprit. Si l’on y voit l’immuable suréminence de la divinité qui demeure au-dessus de tout ce qui change, le (503) Père, et le Fils; et le Saint-Esprit étaient ensemble portés sur les eaux. Pourquoi donc l’Ecriture ne parle-t-elle que de votre Esprit? pourquoi parle-t-elle de lui seul, comme s’il y avait lieu là où le lieu n’est pas, en celui de qui seul il a été dit qu’il est votre don? Le don où nous jouissons du repos, où nous jouissons de vous-même; repos des âmes, lieu des esprits!
C’est là où nous élève l’amour; et votre divin Esprit retire notre humilité des portes de la mort ( Ps. IX, 5); et « notre paix est dans notre bonne volonté (Luc, II, 14) ». Le corps tend à son lieu par son poids; et ce poids ne tend pas seulement en bas, mais au lieu qui lui est propre. La pierre tombe; le feu s’élance; l’un et l’autre gravite suivant son poids et suivant son centre. L’huile versée dans l’eau monte au-dessus de l’eau; l’eau versée dans l’huile descend au-dessous de l’huile; l’un et l’autre suit son poids et cherche son centre. Hors de l’ordre, trouble; dans l’ordre, repos. Mon poids, c’est. mon amour; où que je tende, c’est lui qui m’emporte. C’est votre don, c’est votre Esprit qui allume, qui volatilise notre coeur. Il nous embrase et nous enlève. Nous montons à l’échelle de l’âme (Ps. LXXXIII, 6), en chantant le cantique des degrés. C’est le feu de l’amour, c’est votre feu divin qui nous consume et nous ravit au centre de la paix, au sein de Jérusalem; et « je trouve ma joie dans cette heureuse promesse : Nous irons à la maison du Seigneur (Ps. CXXXI, 1). » Et c’est la bonne volonté qui nous y fait une place; et nous n’avons plus rien à vouloir, que cette demeure éternelle.
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The Confessions of St. Augustin In Thirteen Books
Chapter IX.--Why the Holy Spirit Was Only "Borne Over" The Waters.
10. But was not either the Father or the Son "borne over the waters?" If we understand this to mean in space, as a body, then neither was the Holy Spirit; but if the incommutable super-eminence of Divinity above everything mutable, then both Father, and Son, and Holy Ghost were borne "over the waters." Why, then, is this said of Thy Spirit only? Why is it said of Him alone? As if He had been in place who is not in place, of whom only it is written, that He is Thy gift? 1 In Thy gift we rest; there we enjoy Thee. Our rest is our place. Love lifts us up thither, and Thy good Spirit lifteth our lowliness from the gates of death. 2 In Thy good pleasure lies our peace. 3 The body by its own weight gravitates towards its own place. Weight goes not downward only, but to its own place. Fire tends upwards, a stone downwards. They are propelled by their own weights, they seek their own places. Oil poured under the water is raised above the water; water poured upon oil sinks under the oil. They are propelled by their own weights, they seek their own places. Out of order, they are restless; restored to order, they are at rest. My weight is my love; 4 by it am I borne whithersoever I am borne. By Thy Gift we are inflamed, and are borne upwards; we wax hot inwardly, and go forwards. We ascend Thy ways that be in our heart, 5 and sing a song of degrees; we glow inwardly with Thy fire, with Thy good fire, and we go, because we go upwards to the peace of Jerusalem; for glad was I when they said unto me, "Let us go into the house of the Lord." 6 There hath Thy good pleasure placed us, that we may desire no other thing than to dwell there for ever.