27.
L. R. Terminons, 5'il te plaît, ce premier livre, et nous essayerons dans le second de suivre le chemin qui nous paraîtra convenable. Ton indisposition exige un exercice modéré. — A. Je ne te permettrai pas de terminer ce livre si tu ne me fais connaître quelque chose de ce voisinage de la lumière, afin que je m'en occupe avec attention. — L. R. Le médecin intérieur t'en fournit le moyen, car je ne sais quel éclat m'invite et m'entraîne. Ainsi écoute avec attention. — A. Conduis-moi, je te prie , entraîne-moi où tu voudras — L. R. Ne dis-tu pas que tu veux connaître avec certitude l'âme et Dieu?— A. C'est là toute mon affaire. — L. R. Ne cherches-tu rien autre ? — A. Rien autre. — L. R. Quoi ! ne veux-tu pas comprendre la vérité ? — A. Comme si je pouvais connaître Dieu et l'âme sinon par la vérité? — L. R. Tu dois donc connaître d'abord ce qui te sert à connaître tout le reste.— A. Je n'en disconviens pas. — L. R. Ainsi examinons premièrement si les mots vérité et vrai te semblent exprimer deux choses ou seulement une seule:— A. Il me semble que ce sont deux choses. Autre est la chasteté, et autre est d'être chaste: ainsi du reste. Je crois de même qu'autre chose est la vérité, autre chose est ce qui est appelé vrai. — L. R. Laquelle (le ces deux choses regardes-tu comme supérieure? — A. Je pense que c'est la vérité : ce n'est pas ce qui est chaste qui fait la chasteté ; c'est par la chasteté qu'on est chaste : de même ce qui est vrai l'est par la vérité.