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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Soliloquia Les Soliloques
LIVRE DEUXIÈME.
CHAPITRE PREMIER. DE L'IMMORTALITÉ DE L'HOMME.

1.

A. Notre ouvrage a été interrompu assez longtemps; l'amour est impatient et ne cesse de répandre des larmes jusqu'à ce qu'il possède ce qu'il aime : ainsi commençons le livre second. — L. R. Commençons. — A. Croyons que Dieu nous soutiendra. — L. R. Croyons-le sans aucun doute, si cette croyance est en notre pouvoir. — A. C'est Dieu lui-même qui est notre pouvoir. — L. R. Prie-le donc aussi brièvement et aussi parfaitement que tu le pourras. — A. O Dieu qui êtes toujours le même 1 faites que je me connaisse, faites que je vous connaisse. Telle est ma prière. — L. R. Toi qui veux te connaître, sais-tu que tu existes?— A. Je le sais. — L. R. D'où le sais-tu ? — A. Je l'ignore. — L. R. Sens-tu que tu es un être simple ou composé?— A. Je l'ignore. — L. R. Sais-tu que tu es en mouvement?— A. Je l'ignore. — L. R. Sais-tu que tu penses? — A. Je le sais. — L. R. Il est donc vrai que tu penses?— A. Cela est vrai. — L. R. Sais-tu que tu es immortel? — A. Je l'ignore. — L. R. De toutes les choses que tu avoues ignorer, quelle est celle que tu désires savoir la première? — A. Ce serait d'apprendre si je suis immortel. — L. R. Tu aimes donc à vivre? — A. Je l'avoue. — L. R. Et quand tu auras appris que tu es immortel, cela te suffira-t-il? — A. Ce sera beaucoup en soi, mais ce sera peu pour moi. — L. R. Ce peu, néanmoins, ne te fera-t-il pas grand plaisir?— A. Très-grand plaisir. — L. R. Ne verseras-tu plus de larmes?— A. Plus du tout. — L. R. Mais quoi ! S'il est prouvé que dans cette vie immortelle tu ne pourras connaître que ce que tu connais maintenant, pourrais-tu comprimer tes pleurs? — A. Au contraire, je pleurerai alors pour obtenir de ne plus exister1. — L. R. Tu ne chéris donc pas l'existence pour l'existence même, mais pour la science?— A. J'accorde cette conséquence. — L. R. Et si cette connaissance devait te rendre malheureux? — A. Je ne pense pas que la chose soit possible d'aucune manière. Mais si la connaissance rend malheureux, personne ne peut être heureux; car je ne suis malheureux aujourd'hui que par l'ignorance; et si la science rend aussi malheureux, c'est une éternelle misère. — L. R. Je vois maintenant tout ce que tu désires; si tu penses que personne ne peut être malheureux par la science, tu en conclus qu'il est probable que le savoir doit rendre heureux. Or personne ne peut être heureux s'il n'est vivant; personne n'est vivant s'il n'est. Tu désires donc exister, vivre et savoir : exister pour vivre, vivre pour savoir . Tu sais donc aussi que tu existes, tu sais que tu vis, tu sais que tu comprends. Mais tout cela durera-t-il toujours ou rien ne survivra-t-il? Une partie subsistera-t-elle à jamais, tandis que l'autre périra? Et si tout doit exister éternellement, tout pourra-t-il diminuer ou s'accroître? Voilà ce que tu veux savoir. — A. Cela est vrai. — L. R. Si donc nous;prouvons que nous vivrons toujours, il s'ensuit que nous existerons toujours. — A. C'est évident. — L. R. Il ne restera plus qu'à connaître si l'intelligence doit. toujours subsister.


  1. Rousseau a dit dans Emile : « Si l'on nous offrait l'immortalité sur la terre, qui est-ce qui voudrait de ce triste présent ? » ↩

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