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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Academicos

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Contra Academicos (PL)

16.

Fac enim, verbi causa, Stoicum adesse sapientem; nam contra eos potissimum Academicorum exarsit [Col. 0942] ingenium: ergo Zeno vel Chrysippus si interrogentur, quis sit sapiens; respondebit eum esse quem ipse descripserit. Contra Epicurus vel quis alius adversariorum negabit, suumque potius peritissimum voluptatum aucupem sapientem esse contendet. Inde ad jurgium: clamat Zeno, et tota illa porticus tumultuatur, hominem natum ad nihil esse aliud quam honestatem; ipsam suo splendore in se animos ducere, nullo prorsus commodo extrinsecus posito et quasi lenocinante mercede: voluptatemque illam Epicuri solis inter se pecoribus esse communem; in quorum societatem et hominem et sapientem trudere nefas esse. Contra ille convocata de hortulis in auxilium quasi libera turba temulentorum, quaerentium tamen quem incomptis unguibus bacchantes asperoque ore discerpant, voluptatis nomen, suavitatem, quietem, teste populo, exaggerans, instat acriter, ut nisi ea beatus nemo esse posse videatur. In quorum rixam si Academicus incurrerit, utrosque audiet trahentes se ad suas partes: sed si in illos aut in istos concesserit, ab eis quos deserit, insanus, imperitus, temerariusque clamabitur. Itaque cum et hac et illac aurem diligenter admoverit, interrogatus quid ei videatur, dubitare se dicet. Roga nunc stoicum, quis sit melior; Epicurusne qui delirare illum clamat, an Academicus qui sibi adhuc de re tanta deliberandum esse pronuntiat. Nemo dubitat Academicum praelatum iri. Rursus te ad illum converte, et quaere quem magis amet; Zenonem, a quo bestia nominatur; an Archesilam, a quo audit: Tu fortasse verum dicis, sed requiram diligentius. Nonne apertum est totam illam porticum insanam, Academicos autem prae illis modestos cautosque homines videri Epicuro? Ita peraeque prope de omnibus sectis copiosissime Cicero jucundissimum legentibus quasi spectaculum praebet, velut ostendens nullum illorum esse qui non cum sibi primas partes dederit, quod necesse est, secundas ei dicat dare, quem non repugnare, sed dubitare conspexerit. In quo ego nihil adversabor, nec eis ullam auferam gloriam. Videatur sane quibuslibet Cicero hic non jocatus, sed inania et ventosa quaedam, quod ab ipsorum Graeculorum levitate abhorret, sequi et colligere voluisse.

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Contre les Académiciens

16.

Supposons, par exemple, qu'un stoïcien soit ici présent, car c'est particulièrement contre eux que les académiciens se sont le plus animés. Si donc on demande à Zénon ou à Chrysippe, quel est l'homme vraiment sage; ils répondront que c'est celui dont ils ont donné la définition. Mais Epicure ou tel autre adversaire le niera et soutiendra que c'est le sien, celui qui sait, avec le plus d'habileté, se procurer et goûter les voluptés. De là les disputes. Zénon crie et avec lui tout le portique, que l'homme n'est pas né pour autre chose que pour l'honnêteté ; que par sa splendeur, elle attire à elle tous les coeurs, sans leur proposer aucun avantage autre qu'elle même, et sans l'appât de vaines promesses; que tous les plaisirs vantés par Epicure ne conviennent qu'à son troupeau et que ce serait un crime que de vouloir contraindre l'homme et le sa;e à vivre dans cette brutale société. Alors, pour se soutenir, Epicure fait sortir de ses jardins la troupe enivrée de ses luxurieux disciples qui, au milieu- même de leurs voluptés, cherchent leur ennemi pour le déchirer avec leurs ongles perçants et leurs dents aiguës, et préconisant devant la populace, la volupté, la douceur et le repos, il sou- tient avec opiniâtreté que le plaisir seul peut rendre heureux.

Qu'au milieu de leur dispute survienne un académicien, il les écoutera et verra que chacun d'eux s'efforce de le gagner à son sentiment. Mais s'il prend parti pour les uns ou pour les autres, ceux qu'il aura abandonnés le -traiteront de fou, d'ignorant, de téméraire. C'est pourquoi si, après avoir écouté les deux partis, on lui demande ce qu'il en pense, il dira qu'il est dans le doute. Demande alors au stoïcien lequel vaut le mieux, de l'épicurien qui le traite d'insensé ou de l'académicien qui trouve que, sur un point aussi important, il y a matière à délibération : personne ne doute qu'il ne donne la préférence à l'académicien. Maintenant , tourne-toi encore vers Epicure et demande-lui ce qu'il préfère, ou de Zénon qui le traite de brute, ou d'Archésilas qui lui dit : Peut-être es-tu dans le vrai, j'examinerai cela plus exactement; n'est-il pas évident qu'Epicure aussi regardera tous les disciples du Portique comme des extravagants et les académiciens, en comparaison, comme des gens très-sensés ?

C'est ainsi que Cicéron passe longuement en revue presque toutes les sectes philosophiques et donne à ses lecteurs un charmant spectacle, leur montrant qu'il n'y a pas une école qui, après s'être tout naturellement donné le premier rang, ne laisse le second à quiconque ne lui est pas opposé, mais qui doute seulement. Je ne les contredirai pas et me garderai bien de vouloir enlever à aucun d'eux sa gloire. Qu'on croie, si l'on veut, que Cicéron n'a point voulu se livrer à un simple badinage, mais suivre et recueillir des choses frivoles et vides, à la manière de ces Grecs dont il détestait la légèreté.

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