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Contre les Académiciens
15.
Voyant que les jeunes gens le désiraient aussi, je leur dis, comme pour commencer de nouveau : Je vous obéirai volontiers, bien qu'après les fatigues que j'ai eues dans l'école de rhétorique, j'eusse compté me reposer un peu sous une armure plus légère, me proposant de traiter ce sujet plutôt en vous interrogeant qu'en parlant moi-même. Cependant notre réunion étant peu nombreuse, je ne serai point obligé de parler bien haut, et ma santé n'en souffrira pas; et en outre, pour me moins fatiguer, je veux que le stylet conduise et règle mon discours, de peur que je ne sois entraîné par mon esprit au delà de ce que demande le soin que je dois à mon corps. Ecoutez donc mon sentiment dans un discours suivi, comme vous l'avez désiré. Voyons d'abord de quoi les partisans des académiciens ont coutume de se glorifier. Dans les livres que Cicéron a écrits pour les défendre, il y a un passage qui me parait d'une merveilleuse urbanité, et qui paraît à d'autres d'une grande force, et il est très-difficile de n'être pas impressionné de ce qui est dit en cet endroit. C'est que toutes les écoles, après avoir donné comme nécessairement à leur sage le premier rang, s'accordent ensemble pour donner le second au sage de l'académie. De là, on peut avec probabilité, conclure que celui-là est à bon droit le premier d'après son propre jugement, qui, d'après le jugement de tous les autres, est placé au second.
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Contra Academicos (PL)
15.
Atque ego cum et illos hoc exspectare animadverterem, quasi aliud ingressus exordium: Morem, inquam, vobis geram. Et quamvis post illum laborem scholae rhetoricae in hac me levi armatura nonnihil requieturum esse praesumpseram, ut interrogando ista potius agerem quam dicendo; tamen quia et paucissimi sumus, ut clamare mihi contra valetudinem meam non sit necesse; et istum stilum causa ejusdem salutis quasi aurigam moderatoremque sermonis mei esse volui, ne concitatius rapiar animo quam cura corporis poscit: perpetua, ut vultis, oratione audite quid sentiam. Sed primo illud videamus quale sit, unde amatores Academicorum gloriari nimium solent. Nam est in libris Ciceronis, quos in hujus causae patrocinium scripsit, locus quidam, ut mihi videtur, mira urbanitate conditus, ut nonnullis autem, etiam firmitate roboratus. Difficile est prorsus, ut quemquam non moveat, quod ibi dictum est, Academico sapienti ab omnibus caeterarum sectarum qui sibi sapientes videntur, secundas partes dari, cum primas sibi quemque vindicare necesse sit. Ex quo posse probabiliter confici, eum recte primum esse judicio suo, qui omnium caeterorum judicio sit secundus.