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Works Augustine of Hippo (354-430)

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De beata vita (PL)

8.

Quid ergo anima, inquam? nulla ne habet alimenta propria? an ejus esca scientia vobis videtur? Plane, inquit mater; nulla re alia credo ali animam quam intellectu rerum atque scientia. De qua sententia cum Trygetius dubium se ostenderet: hodie, inquit illa, tu ipse nonne docuisti unde aut ubi anima pascatur? Nam post aliquantam prandii partem te dixisti non advertisse quo vasculo uteremur, quod alia nescio quae cogitasses, nec tamen ab ipsa ciborum parte abstinueras manus atque morsus. Ubi igitur erat animus tuus, quo tempore illud, te vescente, non attendebat; inde, mihi crede, et talibus epulis animus pascitur, id est theoriis et cogitationibus suis, si per eas aliquid percipere possit. De qua re cum dubitanter streperent: Nonne, inquam, conceditis hominum doctissimorum animos multo esse quam imperitorum quasi in suo genere pleniores atque majores? [Col. 0964] Manifestum esse dixerunt. Recte igitur dicimus eorum animos, qui nullis disciplinis eruditi sunt, nihilque bonarum artium hauserunt, jejunos et quasi famelicos esse. Plenos, inquit Trygetius, et illorum animos esse arbitror, sed vitiis atque nequitia. Ista ipsa est, inquam, crede mihi, quaedam sterilitas et quasi fames animorum. Nam quemadmodum corpus detracto cibo plerumque morbis atque scabie repletur, quae in eo vitia indicant famem; ita et illorum animi pleni sunt morbis quibus sua jejunia confitentur. Etenim ipsam nequitiam matrem omnium vitiorum, ex eo quod nequidquam sit, id est ex eo quod nihil sit, veteres dictam esse voluerunt. Cui vitio quae contraria virtus est, frugalitas nominatur. Ut igitur haec a fruge, id est a fructu, propter quamdam animorum fecunditatem; ita illa ab sterilitate, hoc est a nihilo, nequitia nominata est: nihil est enim omne quod fluit, quod solvitur, quod liquescit et quasi semper perit. Ideo tales homines etiam perditos dicimus. Est autem aliquid, si manet, si constat, si semper tale est, ut est virtus, cujus magna pars est atque pulcherrima, quae temperantia et frugalitas dicitur. Sed si hoc obscurius est quam ut id jam vos videre possitis; certe illud conceditis, quia si animi imperitorum etiam ipsi pleni sunt, ut corporum, ita animorum duo alimentorum genera inveniuntur; unum salubre atque utile, alterum morbidum atque pestiferum.

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De la vie bienheureuse

8.

Et l'âme, repris-je, n'a-t-elle pas aussi ses aliments? Sa nourriture, à elle, est-elle la science ? — Oui, dit ma mère, les seuls aliments de l'âme, selon moi, sont l'intelligence des choses et la science. Comme Trygétius ne semblait pas convaincu de cette vérité: aujourd'hui, dit-elle, ne nous as-tu pas montré toi-même où l'âme prend ses aliments? car à un certain moment du repas, tu as dit que tu n'a. vais pas remarqué les vases dont nous nous servions, parce que je ne sais quelles autres pensées t'occupaient, et pourtant tu avais touché et goûté à une partie des mets. Où était donc ton âme, quand tu mangeais et qu'elle ne faisait pas attention au festin ? Ah ! crois-moi, les aliments de l'âme, ce sont les pensées et la contemplation, si tant est qu'elle puisse en recueillir quelque chose. Comme mes interlocuteurs manifestaient bruyamment leurs doutes:

Ne m'accordez-vous pas, leur dis-je, que les âmes des hommes éclairés sont bien plus pleines et plus grandes d'une certaine façon, que celles des ignorants ? — Ils répondirent que c'était évident. Nous avons donc raison de dire, continuai-je, que ceux que la science et l'enseignement n'ont pas nourris, sont à jeun et pour ainsi dire affamés. — Ils ont aussi l'âme pleine, dit Trygétius, mais c'est de vices et de corruption. Et voilà, repris je, ce qui fait dans ces âmes une sorte de stérilité et pour ainsi dire d'inanition. Car, si le corps privé de nourriture est la plupart du temps en proie à des maladies et à des affections indices de la faim, ces âmes de leur côté sont pleines de maux qui révèlent de longs jeûnes. Car le mot de nequitia, qui désigne la corruption, mère de tous les vices, vient, selon les anciens, de ce qu'elle est sans aucun bon effet, nequidquam,de ce qu'elle est le néant, nihil. La vertu opposée à ce vice [173] s'appelle frugalité. De même donc que frugalité vient de frux, c'est-à-dire de fructus, fruits, parce qu'elle rend, pour ainsi dire, les âmes fécondes; ainsi c'est la stérilité, c'est-à-dire le rien (nihilum), qui a donné son nom à la corruption (nequitia). Ce qui découle en effet, ce qui se dissout, ce qui tombe en liquéfaction, ce qui pour ainsi dire meurt sans cesse, n'est rien; et voilà pourquoi nous appelons les gens frappés du vice dont nous parlons des hommes perdus de débauches. Ce qui est quelque chose, c'est ce qui demeure, ce qui reste, ce qui demeure toujours le même, comme la vertu, dont l'élément le plus important et le plus beau est la tempérance ou la frugalité. Mais, si c'est là une vérité trop obscure, pour que vous puissiez la saisir dès à présent, vous m'accorderez du moins, puisque les âmes ignorantes sont pleines aussi, qu'il y a, pour les âmes comme pour les corps, deux sortes d'aliments, les uns salubres et utiles, les autres malsains et empoisonnés.

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