Übersetzung
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De l'ordre
28.
Alype me dit alors : Quel grand modèle de vie tu nous places sous les yeux ! Tu as tout dit en peu de mots; nous sommes chaque jour avides de tes leçons; mais aujourd'hui tu nous as inspiré plus de zèle encore et plus d'ardeur pour ce genre de vie. Je voudrais y voir parvenir et s'y attacher intimement, s'il était possible, non-seulement nous, mais encore tous les hommes : ces préceptes deviendraient aussi faciles à suivre qu'ils sont admirables à entendre. Comment, hélas ! se fait-il, puisse ce malheur s'éloigner de nous ! Comment se fait-il qu'en entendant ces règles, l'esprit humain les proclame célestes, divines, entièrement vraies, et qu'il agisse différemment quand il faut y atteindre? Aussi je suis profondément convaincu e que, pour vivre ainsi, il faut des hommes divins ou un secours divin.
Je répondis : Actuellement, Alype, c'est ma parole qui exprime ces règles de vie, que tu accueilles avec tan Me plaisir, comme toujours; mais elles ne sont point de mon invention, tu le sais parfaitement. Elles remplissent les livres d'hommes grands et presque divins; et cette observation, je la dois non pas à toi, mais à ces jeunes gens qui auraient quelque droit de les dédaigner, si elles ne reposaient que sur mon autorité. Jamais je ne leur demanderai de m'en croire. que sur les preuves dont j'appuierai mon enseignement ; et c'était, je présume, pour les stimuler par l'importance du sujet, que tu as parlé de la sorte. Ces règles ne sont point difficiles à suivre pour toi ; telle est ton avidité à les saisir, et l'élan de ton admirable nature à les pratiquer, que si je suis ton maître en paroles, tu es le mien en actions. Je n'ai aucun motif ni même aucun prétexte de mentir. Un éloge immérité ne stimulerait point, je crois, ton ardeur ; ceux qui sont ici nous connaissent tous deux, et ni l'un ni l'autre n'est inconnu à celui qui recevra cet écrit.
Edition
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De ordine (PL)
28.
Hic Alypius: Permagna, inquit, vitae imago abs te ante oculos nostros, cum plene, tum breviter constituta est; cui quamvis quotidianis praeceptis tuis inhiemus, tamen nos hodie cupidiores flagrantioresque reddidisti. Ad quam, si fieri posset, non solum nos, verum etiam cunctos homines jam pervenire, et eidem inhaerere cuperem, ut haec sicuti auditu mirabilia, ita essent imitatione facilia. Nam nescio quomodo, quod utinam vel a nobis procul absit, animus humanus dum haec audiendo, coelestia, divina ac prorsus vera esse proclamet, in appetendo aliter se gerit; ut mihi verissimum videatur aut divinos homines, aut non sine divina ope sic vivere. Cui ego: Haec praecepta vivendi, quae tibi, ut semper, plurimum placent, Alypi, quamvis hic meis verbis pro tempore expressa sint, non tamen a me inventa esse optime scis. His enim magnorum hominum et pene divinorum libri plenissimi sunt: quod non propter te dicendum mihi putavi, sed propter istos adolescentes, ne in eis quasi auctoritatem meam jure contemnant. Nam mihi omnino illos nolo credere, nisi docenti, rationemque reddenti, propter quos pro rerum magnitudine concitandos, etiam te arbitror istum interposuisse sermonem. Non enim tibi sunt ad sequendum ista difficilia, quae tanta rapuisti aviditate, tantoque in ea naturae admirabilis impetu ingressus es, ut ego tibi verborum, tu mihi rerum magister effectus sis. Non enim est modo ulla causa mentiendi, aut saltem occasio: nam neque te falsa tua laude studiosiorem fieri puto, et ii adsunt qui utrumque noverunt, et ei sermo iste mittetur, cui nostrum nullus ignotus est.