Übersetzung
ausblenden
De l'ordre
32.
Il y a donc deux choses où la force et la . puissance de la raison sont accessibles aux sens eux-mêmes : d'une part les œuvres humaines que l'on voit, et d'autre paroles que l'on entend : mais dans les deux cas l’esprit, pour frapper les sens emploie un double intermédiaire; les yeux et les oreilles. Aussi quand nous voyons un objet dont les parties sont bien proportionnées, nous pouvons dire qu'il paraît rationnel ; nous disons également qu'une musique est rationnelle, lorsqu'elle frappe l'oreille d'une manière harmonieuse. Mais qui ne rirait de celui qui dirait : odeur rationnelle, saveur rationnelle, douceur rationnelle? Ce serait toutefois autre chose si dans un but déterminé on avait cherché à procurer cette odeur, cette saveur, cette chaleur et le reste; si par exemple en considérant les odeurs fortes que l'on a placées dans un lieu pour en éloigner les serpents, on disait que rationnellement ce lieu exhale des odeurs ; si également l'on disait d'un breuvage préparé par le médecin, que rationnellement il est amer ou rationnellement doux; et d'un bain apprêté pour un infirme, qu'il est rationnellement chaud ou tiède.
Mais quel homme, flairant, sur l'ordre même du médecin, une rose dans un jardin, osera dire jamais : Que cette odeur est rationnelle ? L'ordre ou le conseil de la flairer peut être rationnel, l'odeur elle-même ne saurait s'appeler ainsi, et précisément parce qu'elle est une odeur naturelle. Nous pouvons bien dire d'un mets de cuisine qu'il est raisonnablement épicé ; mais l'usage ne permet point de parier ainsi lorsque la saveur n'a d'autre but que de satisfaire la sensualité. Demandez au malade à qui le médecin a fait servir un breuvage, pourquoi ce breuvage devait être aussi doux, il vous donnera un motif différent de la sensualité; ce motif est la nature même de la maladie; elle n'affecte pas le goût, mais le corps, ce qui est fort différent. Demandez au contraire à un intempérant qui recherche le plaisir de ]abouche pourquoi ce qu'il prend est doux; s'il répond: c'est que j'y trouve mon plaisir, mes délices, personne ne dira que cette douceur est rationnelle, à moins toutefois que le plaisir procuré par elle ne doive conduire à un but, et que les aliments n'aient été préparés en vue de ce but même.
Edition
ausblenden
De ordine (PL)
32.
Duo ergo video, in quibus potentia visque rationis possit ipsis etiam sensibus admoveri: opera hominum quae videntur, et verba quae audiuntur. In utroque autem utitur mens gemino nuntio pro corporis necessitate: uno qui oculorum est, altero qui aurium. Itaque, cum aliquid videmus congruentibus sibi partibus figuratum, non absurde dicimus rationabiliter apparere. Itemque, cum aliquid bene concinere audimus, non dubitamus dicere quod rationabiliter sonat. Nemo autem non rideatur, si dixerit, Rationabiliter olet; aut, rationabiliter sapit; aut, rationabiliter molle est; nisi forte in iis quae propter aliquid ab hominibus procurata sunt, ut ita olerent vel saperent vel ferverent, vel quid aliud. Ut si quis locum, unde gravibus odoribus serpentes fugantur, rationabiliter dicat ita olere, causam intuens quare sit factum; aut poculum quod medicus confecerit, rationabiliter amarum esse vel dulce; aut quod temperari languido solium jusserit, calere rationabiliter aut tepere. Nemo autem hortum ingressus, et rosam naribus admovens, audet ita dicere. Quam rationabiliter fragrat! nec si medicus illam ut olfaceret jusserit. Tunc enim praeceptum vel datum illud rationabiliter, non tamen olere rationabiliter dicitur; nec propterea, quia naturalis ille odor est. Nam, quamvis a coquo pulmentum condiatur, rationabiliter conditum possumus dicere: rationabiliter autem sapere, cum causa extrinsecus nulla sit, sed praesenti satisfiat voluptati, nullo modo ipsa loquendi consuetudine dicitur. Si enim quaeratur de illo cui poculum medicus dederit, cur id dulciter sentire debuerit, aliud infertur propter quod ita est, id est morbi genus, quod jam non in illo sensu est, sed aliter sese habet in corpore. Si autem rogetur liguriens aliquid, gulae stimulo concitatus, cur ita dulce sit, et respondeat, Quia libet; aut, quia delector; nemo illud dicet rationabiliter dulce, nisi forte illius delectatio alicui rei sit necessaria, et illud quod mandit, ob hoc ita confectum sit.