Translation
Hide
Traité de la musique
13.
L’E. Oui certes, et la voici. Pourquoi le nombre des syllabes dans le pied ne pourrait-il pas aller jusqu'à huit, quand ce même nombre est admis dans le rythme? Ce n'est là, dis-tu, qu'une substitution. Raison de plus pour demander par quelle sorte de caprice on ne veut pas admettre le remplaçant cri son propre nom. — Le M. Ton illusion ici n'a rien qui me surprenne, et il n'est pas difficile de te faire voir la vérité. Sans reprendre notre discussion suries propriétés du nombre 4 et les raisons qui limitent à ce nombre la progression des syllabes, je t'accorde pour un moment que le pied doive avoir une longueur de huit syllabes. Dès lors tu es forcé de reconnaître qu'il peut y avoir un pied composé de huit syllabes longues. Car un pied doit s'élever au même nombre de syllabes, non-seulement quand il est composé de brèves, mais encore quand il n'est composé que de longues. Cela posé, en vertu du principe fondamental que toute longue équivaut à deux brèves , nous atteignons le chiffre de seize syllabes. Si tu veux encore pousser plus loin, nous arriverons au chiffre de trente-deux brèves. Voilà jusqu'à quel nombre tu dois porter le pied, en suivant ton propre raisonnement, de plus tu es condamné à le doubler encore en remplaçant les longues par les brèves, selon la règle. De cette façon, il n'y aura plus de limite. —L’E. Je me rends enfin au raisonnement qui fixe à 4 le plus grand nombre de syllabes possible dans un pied et je ne trouve plus de contradiction à substituer à ces pieds réguliers des pieds d'un plus grand nombre de syllabes, en remplaçant une longue par deux brèves.
Edition
Hide
De musica (PL)
13.
D. Paro sane, et jam faciam. Nam quid impediebat usque ad octonarium numerum syllabarum progredi pedem, cum eumdem numerum ad rhythmum admitti posse videamus? Neque enim me movet, quod pro alio dicis admitti: imo hoc me magis admonet quaerere, vel potius queri, quod non etiam suo nomine admittitur qui pro alio potest. M. Non mirum est, quod hic falleris; sed facilis explicatio veri est. Nam ut omittam tanta quae pro quaternario numero jam ante disputata sunt, cur usque ad illum fieri debeat progressio syllabarum; fac me jam cessisse tibi et consensisse usque in octo syllabas pedis debere longitudinem porrigi: num resistere poteris esse jam posse octo longarum syllabarum pedem? Certe enim ad quem numerum syllabarum pervenit pes, non solus ad eum pervenit qui brevibus, sed [Col. 1123] etiam qui longis syllabis constat. Quo fit ut adhibita rursus ea lege, quae abrogari non potest, qua duas breves pro una longa poni licet, ad sexdecim syllabas pertendamus. Ubi si rursus pedis incrementum statuere volueris, in triginta duas breves proficiscimur: huc quoque ratio tua pedem te compellit adducere, et rursus lex illa duplum numerum brevium pro longis locare: atque ita nullus constituetur modus. D. Jam cedo rationi, qua usque ad quaternarium syllabarum numerum promovemus pedem. Pro his autem legitimis pedibus poni oportere pedes plurium syllabarum, dum breves duae unius longae locum occupant non recuso.