Traduction
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Traité de la musique
24.
Autre conséquence. Quand on pose ces fractions de pieds dont il est question, et qu'on met un silence avant la fin et à la fin, il faut mettre avant la fin un silence égal à celui qu'exige la fraction finale, et à la fin, un silence égal à celui qu'exige la fraction du commencement; car le milieu est en rapport avec la fin, et c'est de la fin qu'il faut revenir au commencement. S'il faut ajouter un silence d'égale durée à ces deux endroits, nul doute que le silence avant la fin ne doive avoir une durée égale à celui de la fin. De plus un silence ne doit jamais se placer qu'après un mot complet. S'agit-il, non de paroles chantées, mais de musique à l'aide d'instruments à cordes ou à vent, et même de solmisation? peu importe après quelles notes ou quel posé, on place les silences, pourvu qu'on les entremêle régulièrement d'après les principes ci-dessus établis. Ainsi donc un mètre peut commencer par deux pieds incomplets, pourvu que les temps réunis de ces fractions ne soient pas moindres que ceux d'un pied et demi. Car nous avons observé plus haut que deux fractions de pied vont très-bien lorsque le complément qu'elles exigent ne dépasse pas en durée un demi-pied exemple: montes acuti : nous pouvons en effet ajouter à la fin un silence de trois temps, ou l'équivalent d'un pied et demi, ou un silence d'un temps après le spondée et deux à la fin. Il n'est pas d'autre moyen de scander convenablement ce mètre.
Edition
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De musica (PL)
24.
Ex quo illud est etiam consequens, ut cum ii de quibus agitur, minus pleni ponuntur pedes, si duobus locis interponitur silentium, id est ante finem et in fine; tantum ante finem sileatur quantum debetur extremo, tantum autem in fine quantum scilicet primo: quia medium tendit ad finem; a fine vero ad principium [Col. 1141] redeundum est. Si autem utrique tantumdem debetur, nulla controversia est quin tantum ante finem quantum in fine silendum sit. Sileri autem oportet non nisi ubi terminatur pars orationis. In iis autem numeris qui non verbis fiunt, sed aliquo pulsu vel flatu, vel ipsa etiam lingua, nullum in hac re discrimen est, post quam vocem percussionemve sileatur; modo ut legitimum secundum supradictas rationes intercedat silentium. Quamobrem et a duobus potest minus plenis pedibus metrum incipere, si tamen utriusque conjunctum spatium minus non sit, quam posset esse unius et dimidii pedis; nam supra diximus, tum recte poni duos minus plenos pedes, cum id quod debetur ambobus, non transit spatio pedem dimidium: exemplum est, Montes acuti; ut aut in fine tria tempora sileamus, aut unum tempus post spondeum, et duo in fine. Aliter enim hoc metrum convenienter metiri non potest.