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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De musica

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Traité de la musique

7.

Le M. Maintenant donc, des trois autres espèces, quelle est la plus excellente et par conséquent la première? Montre-le-moi. — L. E. Cela n'est pas aisé. Si je prends pour axiome, que la cause est supérieure à l'effet, je dois logiquement accorder la prééminence aux nombres des sons : car nous les percevons par l'ouïe et en les percevant nous éprouvons une modification intérieure; par conséquent ils sont la cause des nombres que fait naître l'impression faite sur l'ouïe. Ces derniers qui résultent de nos sensations en produisent d'autres dans la mémoire et leur sont également supérieurs, puisqu'ils en sont la cause. Le sou. venir et la sensation étant des phénomènes de l'âme, je n'éprouve aucun embarras à mettre l'un au-dessus de l'autre: le point délicat à mes yeux c'est de voir que les nombres sonores, qui sont matériels, ou du mains inséparables de la matière, doivent avoir la prééminence sur ceux qui s'élèvent dans l'âme lorsque nous éprouvons une sensation; et d'un autre côté comment n'auraient-ils pas cette prééminence, puisqu'ils sont la cause et que les autres sont l'effet? — Le M. Admire plutôt comment le corps agit sur l'âme. Cette influence n'existerait peut-être pas si, par l'effet du péché originel, le corps, que l'âme dans sa perfection première animait et gouvernait sans peine et sans embarras, n'eût été dégradé, soumis à la corruption et à la mort: toutefois il garde quelques traces de la beauté primitive et à ce titre il révèle suffisamment la dignité de l'âme quia conservé un reste de grandeur jusque dans son châtiment et ses infirmités. Ce châtiment, la sagesse suprême a daigné s'en charger dans un mystère ineffable et divin , lorsqu'elle a revêtu l'humanité en prenant, non le péché, mais la condition du pécheur. En effet elle a voulu naître, souffrir et mourir selon les lois de la nature humaine : sa bonté infinie l’a seule condamnée à cette humiliation, pour nous apprendre à éviter l'orgueil, cause légitime de tous nos maux, plutôt que les outrages qu'elle a essuyés malgré son innocence, à payer sans murmurer la dette que notre faute nous a fait contracter avec la mort, puisqu'elle l'a reçue elle-même sans y être condamnée. Les saints docteurs, bien plus éclairés que moi peuvent présenter, sur un si grand mystère , des considérations encore plus profondes et plus justes. Par conséquent nous ne devons plus être surpris que l'âme, agissant dans une enveloppe mortelle, ressente les modifications du corps,ni conclure de la supériorité de l'âme sur le corps que tout ce qui se passe en elle vaut mieux que ce qui se passe dans les organes.

Le vrai , j'imagine, te paraît supérieur au faux. — L’E. Quelle question ! — Le M. Eh bien ! l'arbre que nous voyons en songe existe-t-il réellement? — L’E. Non. — Le M. Il a pris cette forme dans notre imagination, tandis que l'arbre', qui est en face de nous, frappe nos sens. Donc, si le vrai vaut mieux que le faux, malgré la supériorité de l'âme sur le corps, la vérité dans le corps vaut mieux que l'erreur dans l'âme. Mais si la supériorité de cette vérité tient moins à son origine sensible qu'à son propre caractère, peut-être l'infériorité de l'erreur vient-elle moins de l'âme, où elle est, que de sa propre nature. Aurais-tu quelque objection à me présenter ? — L’E. Aucune. — Le M. Voici une autre explication qui sans être moins satisfaisante touche

  1. Le dialogue a lieu à la campagne.

de plus près à la difficulté. Ce qui convient vaut mieux que ce qui ne convient pas: en doutes-tu ? — L’E. Loin de là , j'en suis con. vaincu. — Le M. Eh bien ! le vêtement qui sied à une femme n'est-il pas indécent pour un homme? — L’E. Assurément. — Le M. Pourquoi donc balancer à mettre les nombres sonores et matériels au-dessus de ceux à qui ils donnent naissance , bien que ces derniers soient des mouvements de l'âme et qu'elle soit supérieure au corps ? Raisonner ainsi c'est préférer des nombres à des nombres, une cause à ses effets; ce n'est pas mettre le corps au-dessus de l'âme. Car le corps est d'autant plus parfait qu'il reçoit de ces nombres de plus belles proportions: l'âme au contraire devient plus parfaite en s'arrachant aux impressions physiques, en renonçant aux mouvements de la chair pour se laisser épurer par les nombres divins de la sagesse1. On lit en effet dans les saintes Lettres . « J'ai couru partout pour apprendre, pour considérer et chercher la sagesse et le nombre2. » Et il faut entendre par ce mot de nombre, non les chants qui retentissent dans d'infâmes théâtres, mais, selon moi, l'harmonie que le vrai Dieu communique à l'âme et qu'elle transmet ensuite au corps, loin de la recevoir par le canal des sens. Mais ce n'est pas le moment de considérer ce mystère.


  1. Rétr. liv. 1, chap. XI, n. 2.  ↩

  2. Ecclé. VII, 26. ↩

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De musica (PL)

7.

M. Jam ergo tria reliqua intuere, et eorum quoque quod sit optimum et caeteris praeferendum, edissere. D. Non est hoc facile. Nam ex illa regula qua factis facientes oportet anteferre, cogor sonantibus numeris palmam dare: hos enim sentimus audientes, et cum hos sentimus, hos patimur. Hi ergo faciunt eos qui sunt in aurium passione cum audimus: hi autem rursus quos sentiendo habemus, faciunt alios in memoria, quibus a se factis recte praeferuntur. Sed hic quia et sentire et meminisse animae est, non moveor, si aliquid quod in anima fit, alicui quod item in ea fit anteponam. Illud me conturbat, quomodo sonantes numeri, qui certe corporei sunt, vel quoquo modo in corpore, magis laudandi sint quam illi, qui, cum sentimus, in anima esse reperiuntur. Sed rursus conturbat quomodo non magis laudandi sint, cum hi faciant, illi ab his fiant. M. Mirare potius quod facere aliquid in anima corpus potest. Hoc enim fortasse non posset, si non peccato primo corpus illud quod nulla molestia et summa facilitate animabat et gubernabat, in deterius commutatum, et corruptioni subjaceret et morti: quod tamen habet sui generis pulchritudinem, et eo ipso dignitatem animae satis commendat, cujus nec plaga, nec morbus sine honore alicujus decoris meruit esse. Quam plagam summa Dei Sapientia, mirabili et ineffabili sacramento dignata est assumere, cum hominem sine peccato, non sine peccatoris conditione suscepit. Nam et nasci humanitus, et pati et mori voluit. Nihil horum merito, sed excellentissima [Col. 1167] bonitate; ut nos caveremus magis superbiam, qua dignissime in ista cecidimus, quam contumelias quas indignus excepit; et animo aequo mortem debitam solveremus, si propter nos potuit etiam indebitam sustinere; et quidquid secretius atque purgatius in tali sacramento a sanctis et melioribus intelligi potest. Ergo animam in carne mortali operantem, passionem corporum sentire non mirum est. Nec quia ipsa est corpore melior, melius putandum est omne quod in ea fit, quam omne quod fit in corpore. Credo enim tibi videri verum falso esse praeponendum. D. Quis dubitaverit? M. Num vero est arbor, quam videmus in somnis? D. Nullo modo. M. At ejus forma in anima fit, hujus autem, quam nunc videmus, in corpore facta est. Quare cum et verum falso, et anima corpore melior sit, verum in corpore melius est quam falsum in anima. Sed ut hoc in quantum verum, non in quantum in corpore fit, melius est; ita illud in quantum falsum, non in quantum in anima fit, fortasse est deterius. Nisi quid habes ad haec. D. Nihil equidem. M. Audi aliud quod sit, ut puto, vicinius quam melius. Neque enim negabis, quod decet esse melius, quam id quod non decet. D. Imo fateor. M. At in qua veste decens est mulier, in eadem virum indecentem esse posse, quis ambigat? D. Et hoc manifestum est. M. Quid si ergo forma ista numerorum decet in sonis, qui allabuntur auribus, et dedecet in anima, cum eos sentiendo ac patiendo habet, num magnopere mirandum est? D. Non opinor. M. Quid ergo dubitamus sonantes numeros atque corporeos praeponere iis qui ab ipsis fiunt, quamvis in anima fiant, quae corpore est melior? quia numeros numeris, efficientes factis, non corpus animae praeponimus. Corpora enim tanto meliora sunt, quanto numerosiora talibus numeris. Anima vero istis quae per corpus accipit, carendo fit melior, cum sese avertit a carnalibus sensibus, et divinis sapientiae numeris reformatur ( a ). Ita quippe in Scripturis sanctis dicitur: Circumivi ego, ut scirem et considerarem et quaererem sapientiam et numerum 1. Quod nullo modo arbitrandum est de his numeris dictum, quibus etiam flagitiosa theatra personant: sed de illis, credo, quos non a corpore accipit anima, sed acceptos a summo Deo ipsa potius imprimit corpori. Quod quale sit, non hoc loco est considerandum.


  1. Eccle. VII, 26 ↩

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