Übersetzung
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Traité de la musique
25.
Réfléchis maintenant à la puissance de la raison, autant que nous pouvons la saisir dans ses manifestations. Pour me renfermer dans ce qui a trait à cet ouvrage, c'est elle qui d'abord a observé en quoi consistait une belle modulation et reconnu qu'elle dépendait d'un mouvement libre, sans autre fin que sa propre beauté. Puis, elle a remarqué que dans les mouvements des corps, il y avait une différence marquée tantôt par des intervalles de temps plus ou moins longs, tantôt par des battements de mesures, plus ou moins lents. Cette distinction établie, elle a découvert le secret de changer en nombres de diverses espèces la durée du temps, en la divisant par intervalles proportionnés et en rapport avec les besoins de l'oreille humaine ; elle en a parcouru la série graduellement jusqu'à la cadence particulière au vers. En dernier lieu elle a réfléchi au rôle que, pour mesurer, produire, sentir et garder ces nombres, jouait l'âme dont elle est la partie maîtresse ; elle a distingué les mouvements de l'âme et des sens ; elle a reconnu qu'elle ne pouvait elle-même remarquer tous ces mouvements, les discerner, les compter avec justesse, sans le concours de nombres qui n'appartenaient qu'à elle, et, par une décision souveraine, elle les a mis au-dessus de tous les nombres de l'ordre inférieur.
Edition
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De musica (PL)
25.
M. Age, nunc aspice in vim potentiamque rationis, quantum ex operibus ejus aspicere possumus. Ipsa enim, ut id potissimum dicam quod ad hujus operis susceptionem attinet, primo quid sit ipsa bona modulatio consideravit, et eam in quodam motu libero, et ad suae pulchritudinis finem converso esse perspexit. Deinde vidit in motibus corporum aliud esse quod brevitate et productione temporis variaretur, in quantum magis esset minusve diuturnum, aliud localium spatiorum percussione in quibusdam gradibus celeritatis et tarditatis: qua divisione facta, illud quod in temporis mora esset, modestis intervallis, et humano sensui accommodatis articulatim varios efficeret numeros, eorumque genera et ordinem usque ad modulos versuum persecuta est. Postremo attendit quid in his moderandis, operandis, sentiendis, retinendis ageret anima, cujus caput ipsa esset: hosque omnes animales numeros a corporalibus separavit: seque ipsam haec omnia neque animadvertere, neque distinguere, neque recte numerare sine quibusdam suis numeris potuisse cognovit, eosque caeteris inferioris ordinis judiciaria quadam aestimatione praeposuit.