Übersetzung
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Traité de la musique
49.
Si, dans le temps que notre pensée se reporte souvent, avec une attention profonde, sur les choses immatérielles et immuables, il s'élève par hasard en nous, à propos d'un mouvement facile et habituel du corps, comme une promenade, une psalmodie, des nombres qui s'évanouissent à notre insu , bien qu'ils n'existeraient pas sans un effort de notre activité; si enfin, lorsque nous sommes plongés dans nos vaines imaginations, nous produisons également des nombres sans en avoir conscience; combien cet état de l'âme né sera-t-il pas plus élevé et plus durable, lorsque notre corruption aura revêtu l'incorruptibilité, que notre mortalité aura revêtu l'immortalité1 ?fin d'autres termes, pour exprimer cette vérité simplement, lorsque Dieu aura vivifié nos corps, mortels « à cause de l'Esprit qui demeure en nous » comme dit l'Apôtre2, avec quel bonheur, voyant Dieu seul et la vérité pure, face à face, comme il a été dit, sentirons-nous sans le moindre trouble s'élever en nous les nombres destinés à mouvoir les organes? On ne saurait croire en effet que l'âme trouve sa félicité dans les biens qui lui doivent naissance, sans pouvoir la trouver dans les biens qui la rendent bonne elle-même.
Edition
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De musica (PL)
49.
Sed si de rebus incorporeis et eodem modo se semper habentibus, plerumque attentissime cogitantes, si quos forte illo tempore agimus numeros temporales in quolibet corporis motu, facili sane atque usitatissimo, sive deambulantes, sive psallentes, prorsus nobis ignorantibus transeunt, quamvis nobis non agentibus nulli essent: si denique in ipsis nostris inanibus phantasmatibus cum occupati sumus, similiter ista praetereunt agentibus nec sentientibus nobis quanto magis quantoque constantius, cum corruptibile hoc induerit incorruptionem, et mortale hoc induerit immortalitatem 1, id est, ut hoc idem planius eloquar, cum Deus vivificaverit mortalia corpora nostra, sicut Apostolus dicit, propter spiritum manentem in nobis 2: quanto ergo tunc [Col. 1189] magis in unum Deum et perspicuam intenti veritatem, ut dictum est, facie ad faciem, numeros quibus agimus corpora, nulla inquietudine sentiemus, et gaudebimus? Nisi forte credendum est, animam cum de iis quae per ipsam bona sunt, gaudere possit, de iis ex quibus ipsa bona est, non posse gaudere.