Traduction
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Traité de la musique
20.
Le M. Puisqu'il est reconnu que, quelle que soit la disposition des syllabes, les pieds qui ont la même durée peuvent s'unir entre eux sans troubler l'égalité, à l'exception de l'amphibraque, nous sommes conduits à examiner si l'on peut convenablement mêler des pieds qui, tout en ayant la même durée, diffèrent dans le battement de la mesure destinée à mettre en rapport, par le levé et le posé, les deux parties d'un pied. En effet, le dactyle, le spondée, l'anapeste, outre qu'ils ont des temps égaux, se mesurent par le même battement : le levé et le posé s'accomplissent dans le même nombre de temps. Aussi le mélange de ces pieds entre eux est-il plus naturel que celui de l'ionique majeur ou mineur avec tout autre pied de six temps. Car les deux ioniques se mesurent dans un rapport de 1 à 2, en d'autres termes dans un battement de 2 et de 4 temps. Le molosse se frappe de la même manière.
Le battement est analogue dans les autres pieds de même espèce1 : car le levé et le posé sont de trois temps chacun. Tous les pieds sans doute ont un battement régulier. Car, de ces sept pieds2 trois se mesurent dans un rapport de 1 à 2, et quatre par fractions égales: cependant comme ce mélange rend le battement inégal, tu seras sans doute porté à le rejeter. — L’E. J'y serais en effet assez porté. Car cette inégalité dans le battement me choque je ne sais pourquoi : mais du moment qu'elle me choque, cela doit dépendre d'une mauvaise combinaison.
Edition
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De musica (PL)
20.
M. Cum ergo placeat, quoquo modo se in syllabis habeant, tamen si ejusdem spatii sint in tempore, recte sibi et sine detrimento aequalitatis pedes posse misceri, excepto duntaxat amphibracho; quaeri non immerito potest, utrum recte misceantur, qui quanquam sint aequales tempore, non eadem tamen percussione concordant, quae levatione ac positione partes pedis sibimet confert. Nam dactylus et anapaestus et spondeus non solum aequalium temporum sunt, sed etiam percutiuntur aequaliter: in omnibus enim tantum levatio, quantum positio sibi vindicat. Itaque hi sibi miscentur justius quam quilibet ionicus caeteris sex temporum pedibus. Uterque quippe ionicus ad simplum et duplum percutitur, duo scilicet tempora quatuor temporibus conferens. His molossus etiam in hac re congruit. Caeteri vero ad tantumdem; nam in his levationi ac positioni terna tempora tribuuntur. Ergo tametsi omnes legitime feriantur; nam et illi tres simpli et dupli ratione, et alii quatuor aequis partibus feriuntur; tamen quia plausum inaequalem facit ista permixtio, haud scio an jure repudietur: nisi quid habes ad haec. D. Proclivior sum in istam sententiam. Nam inaequalis plausus quomodo sensum non offendat ignoro: si autem offendit, non utique id potest sine vitio hujus permixtionis accidere.