11.
0r, il s'agit maintenant d'expliquer les nombres qui sont produits par les sons et de discuter sur le sens de l'ouïe : il n'est donc pas nécessaire de s'étendre longuement sur les autres sens. Ainsi, revenons à la question et examinons si le son produit quelque impression sur I'ouïe: Diras-tu que non? — L’E. Cent fois non. — Le M. Eh quoi ? ne m'accorderas-tu pas que l'oreille est un organe vivant ? — L’E. le l'accorde. — Le M. Donc puisque le fluide, qui circule dans cet organe1, est mis en -mouvement par la percussion de l'air, faut-il penser que. Pâme, qui, avant d'entendre ce son, communiquait intérieurement à l'appareil de l'ouïe le mouvement et-la vie, ait suspendu l'action insensible par laquelle elle animait l'organe, ou bien qu'elle communique au fluide ébranlé au dehors, le même mouvement qu'elle faisait, avant que le son ne s'introduisît dans l'oreille? — L’E. Assurément ce n'est pas- le même mouvement. — Le M. Et si ce n'est pas le même mouvement, ne faut-il pas voir là un acte de l'âme, plutôt qu'une modification purement passive ? — L’E. C'est vrai. — Le M. Nous avons donc raison de croire que l'âme a conscience de ses mouvements, soit qu'on les appelle actes, opérations, ou qu'on emploie un terme plus expressif, s'il existe, pour les désigner.
-
Il y a là comme au pressentiment des ondes sonores de la physique moderne. ↩