28.
Il y a donc en nous comme une savante ignorance, une ignorance instruite par l'Esprit de Dieu qui soutient notre faiblesse. Après que l'Apôtre a dit : « Si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec patience, » il ajoute : « De même l'Esprit de Dieu soutient notre faiblesse; car nous ne savons pas ce qu'il faut demander dans nos prières ; mais l'Esprit lui-même prie pour nous par des gémissements ineffables. Celui donc qui scrute les coeurs sait ce que comprend l'Esprit, parce qu'il ne prie pour les saints que selon Dieu 1. » Ceci ne doit pas s'entendre de façon à nous faire croire que le Saint-Esprit, Dieu immuable dans la Trinité et ne faisant qu'un Dieu avec le Père et le Fils, prie pour les saints comme quelqu'un qui ne soit pas Dieu; on dit qu'il prie pour les saints parce qu'il fait prier les saints, comme il est dit : « Le Seigneur votre Dieu vous éprouve pour savoir si vous l'aimez 2, » c'est-à-dire pour vous le faire savoir. Il fait donc prier les saints par des gémissements ineffables, en leur inspirant le, désir de cette grande chose encore inconnue que nous attendons par la patience 3. Comment parler de ce qu'on ignore quand on le désire? Et, véritablement si on l'ignorait tout à., fait, on ne le souhaiterait pas; et d'un autre côté, si on, le voyait, on ne le désirerait pas, on ne le rechercherait pas par des gémissements.