13.
«Mais, dit-on, aucun signe n'a fait éclater convenablement la grande majesté cachée sous cette terrestre enveloppe, car le pouvoir de chasser les démons, de guérir les malades, de ressusciter les morts, tout cela , si vous songez à d'autres qui en ont fait autant, tout a cela est trop peu pour un Dieu. » Et nous aussi nous avouons que les prophètes ont fait des choses semblables. Car, lorsqu'il s'agit de prodiges, quoi de supérieur à la résurrection des morts ? Elie a fait cela 1, Elisée aussi 2. Quant aux miracles des magiciens et à la question de savoir s'ils ont ressuscité des morts , c'est à d'autres à nous le dire, c'est à ceux qui s'efforcent de convaincre Apulée de magie, non pour l'en accuser, mais pour l'en louer, malgré tout le soin qu'il met à se défendre de ce que lui prête l'enthousiasme de ses partisans. Pour nous, nous lisons que les mages d'Egypte, très-habiles dans la magie , furent vaincus par Moïse, serviteur de Dieu; tandis que par leur art criminel ils opéraient certaines choses merveilleuses, Moïse , par la seule force de ses prières, renversa toutes leurs oeuvres 3. Mais Moïse lui-même et les autres vrais prophètes ont prophétisé le Christ, Notre-Seigneur, et lui ont donné une grande gloire ; en annonçant son avènement, ils n'ont pas parlé du Christ comme d'un personnage qui fût leur égal ni qui fût capable d'opérer de plus grands miracles qu'eux; mais ils l'ont salué comme le Seigneur Dieu de tous, devant se faire homme pour les hommes. Le Christ a voulu opérer les mêmes miracles que les prophètes, parce qu'il convenait qu'il fît par lui-même ce qu'il avait fait par eux. Mais cependant, il a dû faire quelque chose qui lui fût propre : naître d'une vierge, ressusciter d'entre les morts, monter au ciel. J'ignore ce qu'attend de plus celui qui pense que ces choses sont trop peu pour un Dieu.