34.
Telle fut aussi la marche que suivit le démon quand il voulut nuire à ce grand homme qu'il avait demandé à tenter; il reçut d'abord la puissance sur ses biens extérieurs l'enlèvement et la perte de ces biens trouvèrent Job inébranlable; il disait : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté; il a été fait comme il a plu au Seigneur : que le nom du Seigneur soit béni 1 ». Le démon alors demanda de le tourmenter dans sa chair; son dessein dans ce combat était de lui enlever les biens les plus proches, les biens du corps. Si Job succombait après les avoir perdus, et tournait son cœur contre [lieu, il perdrait aussi les biens de l'âme, et c'était là que voulait en venir le tentateur; il s'en approchait davantage en épuisant sa rage contre le corps. Dans cette grande épreuve, où l'affliction était proche des biens de l'âme, Job, malgré le caractère prophétique de beaucoup de ses paroles, tint un langage différent de celui qu'il faisait entendre quand il ne s'agissait que de la perte des biens extérieurs : parmi ces biens ravis il ne comptait pas ses enfants, non perdus, mais envoyés en avant.
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Job. I, 21. ↩