13.
Si nous voulons établir la différence de ces mots d'après la langue latine, nous aurons notre sens ou un serfs quelconque; mais je serais très-étonné que nous eussions le vrai sens du grec ou celui que l'usage donne à ces expressions. On confond souvent parmi nous precationem et deprecationem, et l'usage journalier a prévalu à cet égard. Mais les gens qui ont mieux parlé le latin se servaient du mot precatio pour désigner les biens souhaités, et du mot deprecatio pour détourner le mal; precari, pour eux, c'était désirer des biens, imprecari désirer des maux, ce qu'on appelle vulgairement maudire; deprecari c'était prier pour écarter des maux. Mais suivons l'usage, et ne pensons pas qu'il y ait à reprocher aux latins de traduire deeseis par precationes ou deprecationes. Il est toutefois difficile de préciser en quoi le mot orationes (en grec proseukhas) diffère de precibus ou deprecationibus. Quelques exemplaires ne portent pas orationes, mais adorationes, parce que le grec ne dit pas eukhas , mais proseukhas; ce mot ne me semble pas d'un sens exact, car on sait bien que les Grecs disent, proseukhas là où nous disons orationes. Autre chose est orare, autre chose adorare. Aussi n'est-ce pas le mot proseukhein, mais un autre mot qu'on trouve dans le texte grec à ce passage : « Vous adorerez le Seigneur votre Dieu 1, » et à cet endroit : « Je vous adorerai dans votre saint temple 2 ; » et en d'autres semblables.