18.
Que nul raisonnement contre ces paroles de l'Apôtre n'empêche les enfants d'arriver au salut qui est dans Jésus-Christ Notre-Seigneur, car nous devons d'autant plus parler pour eux qu'ils ne le peuvent eux-mêmes. « Le péché est entré dans le monde par un seul homme, et la mort par le péché; et ainsi elle a passé dans tous les hommes, par celui en qui tous ont péché. » De même que les enfants ne peuvent s'affranchir de la descendance du premier homme, ainsi ils ne peuvent s'affranchir de son péché, et seul le baptême du Christ l'efface. « Le péché a été dans le monde jusqu'à la loi; » cela ne veut pas dire que, par la suite, le péché n'a plus été dans personne, mais cela veut dire que la lettre de la loi était impuissante à effacer ce qui ne pouvait l'être que par le seul Esprit de la grâce. De peur donc que qui ce soit, confiant dans les forces, je ne dis pas de sa volonté, mais plutôt de sa vanité, ne crût que la loi pouvait suffire au libre arbitre et ne se moquât de la grâce du Christ, l'Apôtre dit que : « Le péché a été dans
« le monde jusqu'à la loi, mais il n'était point « réputé péché quand la loi n'existait pas. » Il ne dit point qu'il n'y avait pas péché, mais que le péché n'était pas réputé tel, parce qu'il n'y avait pas de loi pour le faire reconnaître : chez l'enfant pas de loi de raison, chez les peuples pas de loi écrite.