3.
Il est bien sûr que le Seigneur, mort dans sa, chair, est descendu aux enfers. On ne saurait. contredire cette parole du Prophète « Vous ne laisserez pas mon âme dans l'enfer. » Nul n'oserait l'entendre différemment, et saint Pierre l'a ainsi compris dans les Actes des Apôtres 1. On ne contredira pas non plus ces paroles du même saint Pierre, où il déclare que le Christ « a fait cesser les douleurs de l'enfer, dans lesquelles il était impossible qu'il fût retenu 2. » Qui donc, excepté un infidèle, niera que le Christ soit allé dans les enfers ? Si on cherche comment il faut entendre qu'il ait fait cesser les douleurs de l'enfer (car il n'avait pas commencé par être retenu dans ces liens, et ne les avait pas brisés comme des chaînes auxquelles il aurait été attaché) ; il est aisé de comprendre que ces douleurs ont cessé comme on détruit les piéges des chasseurs, pour empêcher qu'ils ne prennent et non point parce qu'ils ont pris. On peut entendre aussi qu'il a mis fin à des douleurs qui ne pouvaient rien sur lui, mais par desquelles se trouvaient atteints des hommes dont il devait être le libérateur.