19.
La loi de liberté est donc la loi de charité dont l'Apôtre dit : « Si vous accomplissez cette loi royale de l'Ecriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien ; mais si vous faites acception de personnes, « vous commettez un péché, et vous êtes con« damnés par la loi comme transgresseurs. » Après ce passage très-difficile à comprendre, et sur lequel j'ai suffisamment énoncé mon sentiment, l'Apôtre rappelle cette même loi de liberté : « Parlez et agissez, dit-il, comme devant être jugés par la loi de liberté. » Et comme précédemment il avait dit que « nous péchons tous en beaucoup de choses, » il nous fait souvenir du remède du Seigneur, pour les blessures, même les plus légères, que notre âme reçoit chaque jour: « Un jugement sans miséricorde attend celui qui n'aura pas fait miséricorde. » Le Seigneur en effet a dit dans l'Evangile : « Pardonnez, et il vous sera pardonné; donnez et il vous sera donné 1. La miséricorde, poursuit l'Apôtre, s'élève au-dessus du jugement. » Il ne dit pas que le jugement est vaincu par la miséricorde, car elle n'est pas opposée au jugement, mais qu'elle s'élève au-dessus, » parce que plusieurs sont recueillis par miséricorde, mais ce sont ceux qui ont fait miséricorde. « Bienheureux les miséricordieux, parce que Dieu aura pitié d'eux 2 ! »