13.
Sans compter les deux livres que j'ai ajoutés aux trois premiers de la Cité de Dieu., comme je l'ai marqué plus haut, et l'explication des trois psaumes, j'ai adressé un livre sur l'origine de l'âme au saint prêtre Jérôme 1. Je lui ai demandé comment il pouvait défendre l'opinion qu'il a dit être la sienne dans une lettre écrite à Marcellin, de religieuse mémoire, et d'après laquelle de nouvelles âmes sont. créées pour chacun de ceux qui naissent. Je lui ai demandé, dis-je, comment il pouvait défendre cette opinion, de façon à ne pas porter atteinte à la foi de l'Église, par laquelle nous croyons que tous meurent en Adam 2, et que si l'on n'est admis, par la grâce du Christ, à la délivrance qu'il confère même aux enfants dans le baptême, on tombe dans la damnation. J'ai écrit aussi au même saint prêtre Jérôme pour lui demander son sentiment sur ce passage de l'épître de saint Jacques : « Quiconque ayant gardé toute la loi et l'ayant violée en un seul point, est coupable comme s'il l'avait violée tout entière 3. » J'ai dit sur cette question ce qu'il m'en semble; et pour ce qui est de l'origine de l'âme, c'est seulement le sentiment de Jérôme que j'ai désiré connaître. J'ai profité pour cela de l'occasion du saint et studieux jeune prêtre Orose, venu vers nous des points les plus reculés de l'Espagne, c'est-à-dire des rivages de l'Océan, poussé par l'unique désir de s'instruire dans les divines Ecritures ; je l'ai engagé à aller voir Jérôme. De plus, dans un livre qui n'est pas très-étendu, et où j'ai tâché de n'être pas court aux dépens de la clarté, j'ai répondu à des questions qui préoccupaient ce même Orose sur l'hérésie des priscillianistes et sur certaines opinions d'Origène non reçues par l'Eglise. Enfin, j'ai écrit un livre assez considérable 4 contre l'hérésie de Pélage, d'après les instances de quelques-uns de nos frères que Pélage avait entraînés dans ses opinions pernicieuses contre la grâce du Christ. Si vous voulez avoir tous ces ouvrages-là, envoyez quelqu'un qui vous les copie. Mais permettez-moi de donner tout mon temps à étudier et à dicter ce qui est nécessaire à beaucoup de monde, plutôt que de répondre de préférence à vos questions qui ne s'adressent qu'à peu de gens.