2.
Nous avons cru devoir faire connaître cet acte à votre sainte charité , seigneur notre frère, afin que l'autorité du siège apostolique se joigne à nos humbles décisions 1, pour protéger le salut de plusieurs et corriger la perversité de quelques-uns. Ces novateurs, dans leurs discours damnables, ne défendent pas, mais élèvent le libre arbitre jusqu'à un orgueil sacrilège ; ils ne laissent plus de place à la grâce de Dieu par laquelle nous sommes chrétiens et par laquelle aussi notre volonté devient véritablement libre, parce qu'elle est délivrée de la tyrannie des concupiscences charnelles : « Si le Fils vous délivre, dit le Seigneur, alors vraiment vous serez libres 2. » C'est par la foi en Notre-Seigneur Jésus-Christ, qu'on obtient ce secours. Mais eux soutiennent, comme nous l'avons appris de ceux de nos frères qui ont lu leurs ouvrages, que la grâce de Dieu c'est le pouvoir donné par la création à la nature humaine, d'accomplir par sa propre volonté la loi de Dieu, naturelle ou écrite; ils disent que cette loi écrite fait aussi partie de la grâce de Dieu parce que Dieu l'a donnée pour venir en aide aux hommes 3.