6.
Ils nient encore que, pour parvenir au salut que nous a mérité le Christ notre Sauveur, les enfants doivent être baptisés; ils les laissent tomber ainsi dans la mort éternelle , tout en promettant que , sans le baptême , ils obtiendront l'éternelle vie; ils prétendent qu'on ne doit pas leur appliquer ce que le Seigneur a dit: « Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui périssait 1; » « parce que, ajoutent-ils, ces enfants n'ont pas péri, et qu'il n'y a rien en eux qui ait besoin d'être sauvé et racheté à un si grand prix; il n'y a rien de corrompu en eux, rien qui soit retenu captif sous le pouvoir du démon, et le sang répandu pour la rémission des péchés n'a pas coulé pour eux 2. » Célestius a reconnu à Carthage que le baptême du Christ procurait la rédemption des enfants même, mais beaucoup de ceux qui sont ou qui ont été les disciples des deux novateurs ne cessent de reproduire ces fausses assertions par lesquelles, autant qu'ils le peuvent, ils sapent les fondements de la foi chrétienne. Aussi lors même que Pélage et Célestius se seraient amendés ou diraient qu'ils n'ont jamais rien soutenu de pareil et désavoueraient tout écrit qu'on leur attribuerait (et l'on ne saurait ici les convaincre de mensonge), il ne s'ensuivrait pas moins que quiconque enseigne et affirme que les forces purement humaines suffisent pour éviter les péchés et pratiquer les commandements de Dieu et se trouve ainsi l'ennemi de la grâce de Dieu, si évidemment établie par les prières des saints; et que quiconque nie que les enfants sont délivrés et obtiennent le salut éternel par le baptême du Christ, doit être anathème. Quand Votre Sainteté aura vu les actes épiscopaux qu'on dit avoir été faits en Orient dans la même cause, nous ne doutons pas qu'elle ne condamne les autres erreurs reprochées à ces novateurs, de manière à nous réjouir tous dans la miséricorde de Dieu. Priez pour nous, bienheureux seigneur pape.