17.
S'il est vrai que nous devions à la grâce du Sauveur de nous avancer en cette vie par la diminution de la cupidité et l'accroissement de la charité, et de devenir parfaits dans l'autre vie par l'extinction de la cupidité et la consommation de la charité, ces paroles de saint Jean : « Celui qui est né de Dieu ne pèche point 1, » s'entendent de la charité elle-même, qui seule ne pèche pas. Car nous naissons de Dieu par la charité qui doit s'accroître et s'achever, et non par la cupidité qui doit diminuer et s'éteindre : tant qu'elle est dans nos membres, elle est en opposition avec la loi de l'esprit; mais celui qui né de Dieu n'obéit point à ses mauvais désirs et ne livre point ses membres au péché comme des armes d'iniquité, peut dire : « Ce n'est pas moi qui fais cela, c'est le péché qui habite en moi 2. »