17.
A Carthage, il arriva qu'un diacre donatiste, nommé Maximien, ayant orgueilleusement résisté à son évêque, des évêques de ce parti, se rangeant du côté du diacre et faisant un schisme dans le schisme, l'ordonnèrent évêque contre évêque. Cela déplut à la plupart de leurs collègues, qui condamnèrent Maxi. mien avec les douze qui avaient assisté à son ordination, et marquèrent aux autres de celle communion nouvelle une époque pour revenir. Quelques-uns des douze qui avaient été condamnés et ceux auxquels avait été accordé un délai, revenant après le délai expiré, furent rétablis dans leurs dignités par égard pour la paix, et ceux qu'ils avaient baptisés après leur condamnation ne furent pas soumis à un nouveau baptême. C'était là quelque chose de très-concluant pour les catholiques, et qui suffisait à fermer la bouche des donatistes. Nos frères le publiaient de toutes parts, comme ils le devaient, pour ouvrir les yeux et ramener à la vérité; ils ne cessaient de répéter que les donatistes , pour maintenir la paix dans le parti de Donat, avaient rétabli dans leurs dignités ceux qu'ils avaient précédemment condamnés, qu'ils n'avaient pas osé annuler le baptême donné hors de leur Eglise par des gens condamnés , ou soumis à des dé. lais; et que ces mêmes donatistes, objectant contre la paix du Christ on ne sait quelles fautes particulières qui auraient souillé toute la terre, anéantissaient le baptême donné dans les Eglises même d'où l'Evangile est venu en Afrique. Plusieurs étaient confondus, et, rougissant de honte, cédaient à l'évidence de la vérité; les retours étaient alors beaucoup plus fréquents, là surtout où quelque liberté met. tait à couvert de leur fureur.