28.
Maximien demanda donc du secours à l'empereur chrétien, moins pour venger sa cause que pour défendre l'Église confiée à ses soins. S'il n'eût pas fait cela, il n'eût pas mérité des éloges pour sa patience, mais il eût mérité le blâme pour sa négligence. L'apôtre Paul ne se mettait pas en peine d'une vie passagère, mais s'occupait des intérêts de l'Église de Dieu lorsqu'il révéla au tribun le dessein qu'on avait de le tuer : ce qui fit qu'une escorte lui fut donnée, afin de pouvoir se rendre en sûreté où il devait aller 1. II ne craignit point d'invoquer les lois romaines et de se déclarer citoyen romain pour échapper aux coups de fouet 2; une autre fois encore, pour ne pas tomber aux mains des juifs qui désiraient le faire mourir, il demanda le secours de César 3, prince romain et non chrétien. Par là saint Paul montra ce que devaient faire dans la suite les dispensateurs du Christ, lorsque les périls de l'Église les obligeraient à recourir aux empereurs chrétiens. C'est ainsi, qu'il est arrivé qu'un religieux et pieux empereur, ayant pris connaissance de tant d'actes détestables , a mieux aimé attaquer une erreur impie par des lois et ramener à l'unité catholique par la crainte et la force ceux qui portaient contre le Christ l'étendard du Christ, que de se borner à réprimer des violences et de laisser à chacun la liberté d'errer et de périr.