22.
Si nous objectons ici qu'il eût mieux valu que tous les deux fussent délivrés , on n'aura rien de mieux à faire que de nous dire: « O homme, qui es-tu, pour répondre à Dieu?» Car Dieu sait ce qu'il fait; il sait quel doit être d'abord le nombre des hommes, puis des saints, comme des astres, comme des anges; et, pour parler des choses de la terre, comme le nombre des bêtes, des poissons, des oiseaux, des arbres, des herbes, des feuilles et de nos cheveux. Avec nos pensées humaines, nous pourrions dire : Puisque tout ce que Dieu a fait est bon, il eût mieux valu qu'il en eût fait le double et au delà pour multiplier davantage ce qui est bon; et si le monde ne peut pas contenir plus de choses qu'il n'en contient, est-ce que Dieu ne pourrait pas y ajouter autant qu'il voudrait? — Mais quelque fût le nombre des nouvelles créatures que Dieu produirait, et quand même il créerait un monde beaucoup plus grand que le monde où nous sommés, nous pourrions toujours désirer des accroissements, et il n'y aurait pas de raison pour s'arrêter.