4.
Comment pourrions-nous donc nous en taire auprès de vous et ne pas vous recommander de vous tenir sur vos gardes, vous que nous devons tant aimer, après avoir lu un certain livre adressé à la pieuse Démétrias vous nous direz quel en est l'auteur et si le livre est arrivé jusqu'à vous 1. Qu'une vierge du Christ, si c'est permis, y lise que le trésor de sa virginité et toutes ses richesses spirituelles ne lui viennent que d'elle-même; qu'elle y apprenne (ce qu'à Dieu ne plaise !) à être ingrate envers le Seigneur, avant d'être arrivée à la plénitude de son bonheur. Voici ce qu'on trouve dans ce livre : « Vous avez donc quelque chose qui vous rend préférable aux autres; et c'est ici toute votre grandeur. La noblesse de la naissance et l'opulence ne viennent pas de vous, vous les avez reçues; quant à vos richesses spirituelles, vous ne les tenez de personne. C'est ici que vous méritez qu'on vous loue, c'est ici qu'on doit vous préférer aux autres, car ces trésors spirituels ne peuvent être que de vous et en vous. »
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Saint Augustin semble n'être pas sûr ici que le livre soit de Pélage, mais c'est pour obtenir de plus amples informations, car, à la fin de sa lettre, il laisse voir ce qu'il croit à cet égard. Plus tard, dans son livre de la Grâce de Jésus-Christ, l'évêque d'Hippone cite positivement Pélage comme auteur du Livre à Démétrias. ↩