6.
Présentement donc lorsque l'Apôtre dit que « ce n'est pas lui qui fait ce qu'il n'aime pas, mais que c'est le péché qui habite en lui 1, » il parle de la concupiscence de la chair, qui opère en nous ses mouvements, même quand nous ne leur obéissons pas , « quand le péché ne règne point dans notre corps mortel et que nous n'obéissons pas à ses désirs, et que nous n'abandonnons pas ,nos membres au péché comme des armes d'iniquité 2. » En marchant avec persévérance dans cette justice non encore accomplie, nous parviendrons à sa consommation ; heureux état où il n'y a plus de concupiscence de péché à réprimer et à refréner, où il n'y a plus même de désir de péché. C'est ce que la loi dit dans ces paroles : « Tu ne convoiteras pas : » elle n'a pas entendu que nous puissions ici-bas parvenir à cette perfection; elle a marqué le but vers lequel nous devons tendre. Ceci ne se fait point par la loi qui le commande, mais par à foi qui l'obtient; non point par la lettre qui prescrit, mais par l'Esprit qui donne; non point par les mérites des oeuvres de l'homme, mais par la grâce du Sauveur. C'est pourquoi l'avantage de la loi est de convaincre l'homme de sa faiblesse, et de l'obliger à implorer le remède de la grâce qui est dans le Christ. « Quiconque aura invoqué le nom du Seigneur sera sauvé 3. Comment invoqueront-ils Celui en qui ils ne croient pas ? Comment croiront-ils en Celui dont ils n'ont pas entendu parler 4? » C'est pourquoi l'Apôtre conclut un peu après : « La foi vient donc par ce qu'on a entendu; et l’on entend par la prédication de la parole du Christ 5. »