3.
Aussi lisons-nous dans l'évangile de saint Marc : « Veillez, parce que vous ne savez pas quand viendra le maître de la maison, si ce sera le soir ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou au matin : il ne faut pas qu'en arrivant tout à coup, il vous trouve endormis. Ce que je vous dis, je le dis à tous : veillez 1. » Le Sauveur a dit à tous, n'est-ce pas à tous ses élus et bien-aimés qui appartiennent à son corps, à son Eglise ? Il n'a pas seulement parlé ainsi pour ceux qui avaient le bonheur de l'entendre, mais aussi pour ceux qui furent de ce monde après ses disciples et avant nous, et pour nous-mêmes et pour ceux qui viendront après nous jusqu'au dernier avènement. Est-ce que ce dernier jour du Inonde doit nous trouver tous dans cette vie? Est-ce que c'est aussi aux morts que s'adressaient ces paroles : « Veillez, de peur que le Maître, arrivant tout à coup, ne vous trouve endormis? » Pourquoi donc le Seigneur parle-t-il « à tous, » si ce n'est dans le sens que je viens d'indiquer? Le dernier jour viendra pour chacun, quand viendra le jour où il sortira de la vie dans le même état où le trouvera le jugement dernier. Tout chrétien doit donc veiller afin que l'avènement du Seigneur ne le surprenne pas sans être préparé. Or, celui-là ne sera pas trouvé prêt au dernier jour du monde, qui n'aura pas été trouvé prêt au dernier jour de sa vie. Les apôtres savaient au moins, certainement, que le Seigneur ne viendrait pas pendant qu'ils seraient encore en ce monde; et cependant, qui peut douter qu'ils se soient montrés vigilants et observateurs fidèles de la recommandation divine, de peur que le Maître, arrivant tout à coup, ne les surprît sans être préparés?
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Marc, XIII, 35, 27. ↩