9.
L'Apôtre fait assez voir ce qu'il suffit de connaître lorsqu'il dit aux fidèles qu'il n'a pas besoin de leur écrire pour les temps et les moments, ou, comme portent d'autres exemplaires des saints Livres, qu'ils n'ont pas besoin qu'il leur écrive. Il n'ajoute pas qu'ils savent le temps qui reste, mais il dit: « Vous savez bien que l'heure du Seigneur viendra comme un voleur de nuit.» Voilà ce qu'il faut savoir, afin que ceux qui ne veulent pas être surpris par cette dernière heure comme par un voleur de nuit aient soin d'être des enfants de lumière et de veiller avec un coeur tout prêt. Si, pour échapper à ce danger, c'est-à-dire pour éviter que l'heure du Seigneur ne nous surprenne comme un voleur de nuit, il était besoin de connaître ce qui reste de temps, l'Apôtre ne dirait point qu'il n'a pas besoin de l'écrire; mais, dans sa prévoyance, c'est précisément cela qu'il aurait jugé à propos d'enseigner. Mais il n'était pas non plus nécessaire que les fidèles le connussent, car il leur suffisait de savoir que l'heure du Seigneur viendrait comme un voleur pour ceux qui ne sont pas prêts et qui sont endormis : c'était un avertissement pour se préparer et pour veiller, à quelque heure que le Seigneur dût venir. Saint Paul est ainsi resté dans les limites qu'il ne devait pas dépasser, et, quoique apôtre, il s'est gardé d'enseigner aux autres ce que le Seigneur n'avait pas voulu révéler aux apôtres quand il leur avait dit : « Ce n'est pas à vous à savoir. »