1.
Le saint prêtre Innocent, porteur de cette lettre, n'a rien remis de ma part à votre grandeur l'ale dernier, parce qu'il ne savait pas qu'il dût retourner en Afrique. Cependant je rends grâces à Dieu de ce que, malgré mon silence, des lettres de vous me sont arrivées; rien ne m'est plus doux qu'une occasion d'écrire à votre révérence ; Dieu m'est témoin que si je le pouvais, je prendrais les ailes de la colombe pour aller vers vous et jouir de vos embrassements. C'est un désir que j'éprouve toujours quand je pense à vos vertus; mais aujourd'hui je l'éprouve plus vivement, parce que, de concert avec les auxiliaires de votre oeuvre, vous avez vaincu l'hérésie de Célestius. Elle a si profondément infecté le coeur de plusieurs, que, malgré leur défaite et leur condamnation, ils conservent pourtant le venin au fond de leurs âmes, et qu'ils nous haïssent (c'est tout ce qu'ils peuvent faire) parce qu'ils clous regardent comme leur ayant fait perdre la liberté d'enseigner leur erreur.