6.
Voyez donc ce qui précède ce passage de l'Apôtre. et considérez-le dans tout son ensemble. Comme il voulait prouver la résurrection des morts à ceux qui n'y croyaient pas, il cite d'abord en exemple celle du Christ, puis, après d'autres choses, il se fait cette question: « Mais quelqu'un dira : comment les morts ressusciteront-ils ? avec quel corps reviendront-ils ? » Ensuite il se sert de l'exemple des semences : « Insensé, dit-il, ce que tu sèmes ne prend point vie s'il ne meurt auparavant; et ce que tu sèmes , ce n'est pas le corps même qui doit être, mais seulement le grain , que ce soit du froment ou toute autre semence ; Dieu donne à ce grain un corps comme il veut et à chaque semence le corps qui lui est propre 1. » C'est donc dans ce dernier sens que l'Apôtre avait dit : « Tu ne sèmes pas le corps même qui doit être. » Cela ne signifie pas que le froment ne naisse pas du froment, mais que nul ne sème l'herbe, ni la tige du blé et tout ce qui enveloppe les grains, quoique pourtant tout cela vienne des semences. Voilà pourquoi l'Apôtre a dit qu'on sème seulement le grain; voulant montrer que si Dieu peut ajouter ce qui ne se trouve pas dans la seule semence, il peut à plus forte raison rétablir ce qui était dans le corps de l'homme.
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I Cor. XV, 36-38. ↩