8.
L'Apôtre arrive ensuite à ce qu'il y a de commun à toute chair qui ressuscite pour la vie éternelle : « Le corps est semé dans la corruption, il se lèvera dans l'incorruptibilité ; il est semé dans l'ignominie, il se lèvera dans la gloire; il est semé dans la faiblesse, il se lèvera dans la force ; il est semé corps animal, il se lèvera corps spirituel 1. » Est-il permis , d'après ces paroles , de penser que nos corps ressusciteront avec plus de gloire que n'en a eu le corps du Christ ? La résurrection du Sauveur n'est-elle pas le modèle de celle à laquelle notre foi doit s'attacher et que nous devons espérer par sa grâce ? Le corps du Christ n'a donc pas pu ressusciter dans un état corruptible, si l'incorruptibilité est promise à notre corps après la résurrection; il n'a pas pu ressusciter sans gloire , si c'est dans la gloire que le nôtre doive ressusciter. Et où serait la gloire s'il y avait encore la corruption ? Il serait trop absurde d'imaginer que le corps du Christ ait été ressuscité dans les conditions de faiblesse où il est mort, puisque notre corps, semé dans la faiblesse, se lèvera dans la force, et puisque saint Paul nous apprend que le Christ crucifié selon la faiblesse de la chair est maintenant vivant par la puissance de Dieu 2. Mais qui serait assez absurde pour croire que notre corps « semé corps animal » doive ressusciter « corps spirituel , » et qu'il n'en ait point été ainsi du corps du Sauveur ressuscité ?