2.
Le silence s'étant rétabli, Augustin évêque a continué en ces termes: Il n'est pas besoin que je loue Héraclius, j'aime sa sagesse et j'épargne sa modestie. Il suffit que vous le connaissiez; ce que je veux ici, je sais que vous le voulez; et si je l'avais ignoré, vos acclamations d'aujourd'hui me l'auraient prouvé. Voilà donc ce que je veux, voilà ce que je demande, à Dieu (30) avec d'ardentes prières, malgré le froid de mes vieux ans. Je vous avertis, et vous conjure de le demander à Dieu avec moi, afin que, la paix du Christ unissant toutes nos pensées, Dieu confirme ce qu'il a opéré en nous 1. Que Celui qui m'a envoyé Héraclius le conserve, qu'il le garde sain et sauf, qu'il le garde sans crime, afin qu'après avoir fait la joie de ma vie, il me remplace après ma mort. Vous le voyez, les greffiers de l’Eglise recueillent ce que nous disons, ce que vous dites : mes paroles et vos acclamations ne tombent pas à terre. Pour parler plus clairement, ce sont des actes ecclésiastiques que nous faisons en ce moment: par là je veux confirmer ma volonté autant que cela est au pouvoir des hommes. Le peuple s'est écrié trente-six fois: Rendons grâces à Dieu ! louanges au Christ ! Il a dit treize fois : Christ, exaucez-nous, longue vie à Augustin ! Il a dit huit fois : Vous pour père, vous pour évêque. Il a dit vingt fois : Il est digne et juste. Il a dit cinq fois: Il a bien mérité, il est bien digne. Il a dit six fois : Il est digne et juste.
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Ps. LXVII, 29. ↩