1.
En recevant les respectables écrits que vous nous avez envoyés et le livre de votre sainteté, nous avons éprouvé un tremblement de coeur comme celui qu'éprouva le bienheureux Elie lorsque, debout à l'entrée de la caverne, il se couvrit le visage devant la gloire du Seigneur qui passait; la honte nous a fait ainsi mettre les mains sur nos yeux, car nous avons roug. de notre jugement à cause de la grossièreté de nos frères, dont le départ. inopiné nous a permis de saluer votre béatitude. Mais il y a un temps de parler et un temps de se taire ; ce qui nous a empêchés de vous écrire, c'étaient les opinions incertaines et flottantes de ceux qui vous auraient porté notre lettre : nous ne voulions pas paraître douter avec ceux qui doutent, lorsqu'il s'agit d'une sagesse comme la, vôtre et qui est celle d'un ange. Nous n'avions rien à apprendre sur votre sainteté, sur votre sagesse qui nous est connue par la grâce de Dieu. Quelle vive joie nous a causée le livre si doux de votre sainteté ! Nous étions comme les apôtres après la résurrection du Seigneur : ils, mangeaient aveu-lui et n'osaient pas lui demander qui il était; ils savaient bien que c'était Jésus 1. De même nous n'avons pas voulu, nous n'avons pas osé demander si ce livre était de vous : en voyant la grâce des fidèles mise en accord avec le libre arbitre et avec cette vivacité de langage, nous reconnaissions que l'ouvrage était parti de vos mains, ô saint pape notre seigneur!
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Jean, XXI, 12. ↩