6.
Priez, ô père pieux, pour que nous n'ayons plus d'autre soin que d'expier nos péchés par nos larmes et de prêcher la grâce de Dieu. Priez, Seigneur notre père, pour que l'abîme ne referme pas sa bouche sur nous 1, pour que nous soyons retirés du milieu de ceux qui descendent dans le gouffre 2, pour que notre âme ne soit pas perdue avec celle des impies 3 à cause de notre orgueil, mais pour qu'elle soit guérie par la grâce du Seigneur. Ainsi que votes l'avez demandé, seigneur pape; notre frère Florus, serviteur de votre sainteté, s'en va joyeusement vers vous; il ne recule pas devant la fatigue du voyage, mais il l'aime : les peines de la route le rapprocheront de plus en plus des enseignements lumineux qui l'attendent auprès de vous. Nous vous le recommandons très-humblement, et nous vous demandons en même temps de recommander à Dieu dans vos prières les ignorants, afin qu'ils se remettent en paix et en bon accord. Priez, seigneur et doux père, pour que le démon s'enfuie de notre communauté, pour que, toute tempête de questions étrangères cessant au milieu de nous, le navire où nous sommes montés, dans ce port tranquille, comme autant de soldats enrôlés sous les saints drapeaux, poursuive en paix sa course à travers cette grande et immense mer du monde, et reçoive le juste prix des richesses dont il est chargé, dans cet autre port abrité contre tout péril de naufrage. Nous espérons l'obtenir, avec le secours de votre sainteté, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Nous vous demandons de rendre nos respectueux devoirs à tous nos seigneurs les clercs qui sont les enfants de votre apostolat et à tous ceux qui servent Dieu dans votre monastère : qu'ils daignent tous, avec votre béatitude, prier pour notes. Que l'indivisible Trinité du Seigneur notre Dieu nous conserve dans son Eglise votre apostolat qu'elle a choisi par sa grâce, et qu'elle vous couronne dans la grande Eglise du ciel en vous faisant souvenir de nous ! voilà ce que nous souhaitons, seigneur. Si notre frère Florus, serviteur de votre sainteté, vous demande quelque chose pour la règle de notre monastère, daignez l'écouter, ô père! et daignez instruire sur tous les points notre ignorante faiblesse.