1. LEURS BIEN-AIMÉS ET HONORABLES FRÈRES PROCULE ET CYLINNIUS, LEURS COLLÈGUES DANS LE SACERDOCE, SALUT DANS LE SEIGNEUR.
Notre fils Léporius,que vous aviez eu raison de reprendre de la témérité de son erreur, et que vous aviez expulsé de vos diocèses, étant venu chez nous , nous l'avions reçu comme un homme inutilement troublé , comme un esprit dévoyé qu'à fallait ramener, comme un malade qu'il fallait guérir. De même que vous avez obéi à l'Apôtre en « reprenant les inquiets 1, ainsi lui avons-nous obéi en consolant les pusillanimes et en supportant les faibles 2. » La faute où avait été surpris Léporius , et elle n'était pas petite, c'était d'avoir des sentiments erronés sur le Fils unique de Dieu. Au commencement ce Fils de Dieu était le Verbe, et ce Verbe était en Dieu, et ce verbe était Dieu ; mais, dans la plénitude des temps ce Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous 3. Léporius niait donc que Dieu se fût fait homme, craignant d'avoir à reconnaître quelque changement ou quelque corruption indigne de la substance divine par laquelle le Fils est égal au Père; il ne prenait pas garde qu'il introduisait dans la Trinité une quatrième personne, ce qui est tout à fait contraire à la pureté du symbole et de la vérité catholique. Dieu aidant, nous l'avons instruit, le mieux que nous l'avons pu, dans un esprit de douceur; surtout parce que, après cet avis que nous donne le Vase d'élection, il poursuit « faisant attention à toi-même, de peur que toi aussi tu ne sois tenté 4; » il ne voulait pas que quelques-uns se réjouissent de se croire parvenus à un progrès spirituel qui ne permette plus qu'ils soient tentés comme le sont les hommes. Une autre raison, c'est la salutaire et pacifique maxime qu'il ajoute . « Portez les fardeaux les uns des autres, et vous remplirez ainsi la loi du Christ. Car celui qui pense être quelque chose, tandis qu'il n'est rien, se trompe lui-même 5, » bien-aimés et honorables frères.