1.
Plût à Dieu, mon saint père et Seigneur, que de même que mon nom a été porté à vos oreilles par la grâce bienveillante de vos collègues Urbain et Novat, (68) ainsi le Dieu de tous, votre Dieu, m'eût présenté moi-même à vos mains et à vos yeux ! Ce n'est pas que votre jugement plus sûr m'eût trouvé plus grand que je ne vous ai apparu à travers les discours obligeants et les lettres de tels hommes, et peut-être je ne vous eusse pas semblé tel qu'ils m'ont peint auprès de vous; mais j'aurais voulu recueillir de votre bouche même les fruits immortels de votre sagesse qui vient du ciel, et recevoir à leur source intarissable les flots si purs et si doux de votre génie. Je n'aurais pas dit de moi alors comme dans je ne sais quel auteur : O trois et quatre fois heureux! Mais mille et mille fois heureux, s'il m'avait été donné de voir la céleste lumière de votre visage , d'entendre votre divine voix qui chante ce qui est divin , et de recevoir directement de vous-même, avec tous les ravissements de l'oreille et du coeur, vos admirables enseignements! J'aurais cru recevoir, non pas du haut du ciel, mais dans le ciel môme, les lois de l'immortalité, et entendre comme des voix de Dieu, non pas loin du temple, mais au pied même du trône de sa gloire.