1.
J'ai recueilli le fruit de ma lettre : une réponse de votre bienveillance. J'y vois commencer entre nous une grande discussion sur une grande chose : c'est ce que je voulais d'abord; Dieu m'aidera à obtenir ce qui me reste à vouloir, l'issue salutaire d'un tel débat. Quant au sentiment qui vous porte à ne rien nier, à ne rien affirmer témérairement sur le Christ, c'est là un tempérament que j'accepte volontiers dans un païen. Je ne refuse pas de satisfaire au désir que vous me témoignez de vous instruire auprès de moi sur ces matières; c'est un désir louable et qui plaît à mon coeur. Mais il importe auparavant d'éclaircir ce que vous entendez par les anciens mystères et de dire avec netteté votre pensée à cet égard. « La meilleure voie vers Dieu (ce sont les expressions de votre lettre) est celle par laquelle un homme de bien, pieux, équitable, chaste, véridique dans ses paroles et ses actions, resté ferme et inébranlable à travers les changements des temps, escorté par les dieux, soutenu par les puissances de Dieu, c'est-à-dire rempli des vertus de l'unique, de l'universel, de l'incompréhensible, de l'ineffable, « de l'infatigable Créateur, se dirige vers Dieu par les efforts du coeur et de l'esprit : ces vertus de Dieu sont, comme vous les appelez, des anges, ou toute autre nature qui vient après Dieu, ou qui est avec Dieu, ou qui vient de Dieu. » Et vous ajoutez : « C'est la voie par laquelle les hommes, purifiés d'après a les prescriptions pieuses et les expiations des anciens mystères, hâtent leur course , sans jamais s'arrêter. »