1.
Qui de nous deux se trompe sur la foi ou la connaissance de la Trinité ? c'est une autre question. Pourtant je vous remercie de vos efforts pour me tirer de l'erreur où vous me supposez, quoique je vous sois inconnu de visage. Que le Seigneur vous récompense de cette bienveillance, en vous faisant connaître ce que vous croyez savoir; car la chose est difficile selon moi. Ne prenez pas en mauvaise part, je vous en supplie, le voeu que je forme ici pour vous. Je crains en effet que, pensant tout savoir déjà, vous me prêtiez mal l'oreille, je ne dis pas à des instructions que je ne me flatte pas d'être en mesure de vous donner, mais à des voeux sincères qui n'ont pas besoin d'être accompagnés d'une grande science (ce n'est pas l'habileté, c'est l'amitié qui fait les veaux) ; je crains que vous ne vous fâchiez peut-être, si je ne vous félicite pas sur votre sagesse, au lieu de me remercier quand je la demande pour nous: je souhaite que vous l'obteniez. Cependant si, tout chargé que je sois du fardeau épiscopal, je vous rends grâces de m'indiquer, au delà des mers, Bonose et Jason, savants hommes selon vous, et dont les entretiens me seraient grandement profitables; si je vous remercie de m'avoir adressé, avec une bonté pleine de sollicitude, le livre d'un de vos évêques que vous jugez très-propre à dissiper mes ténèbres : combien n'est-il pas plus juste que vous me permettiez de vous souhaiter ce que nul effort de génie humain ne peut donner, et que Dieu seul peut accorder ! « Nous n'avons pas reçu, dit l'Apôtre, l'esprit de ce monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous sachions quels dons Dieu nous a faits : nous les annonçons, non point dans les savantes paroles de la sagesse humaine, mais selon la doctrine de l'Esprit, et traitons spirituellement les choses spirituelles avec les spirituels. Mais l'homme animal n'entend « point ce qui est de l'Esprit de Dieu : c'est folie pour lui 1. »
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Jean, I, 3. ↩