2.
Comment suis-je « l'oracle de la loi, » moi qui ignore, sur ses vastes et profonds mystères, beaucoup plus de choses que je n'en sais, moi qui ne puis, comme je le voudrais, pénétrer l'obscurité de tant de replis et de secrets détours? Je sais seulement que je ne suis pas digne d'aller plus avant dans cette lumière ! Comment suis-je « le consécrateur de la justice, » moi pour qui c'est déjà beaucoup de lui être consacré? Vous m'appelez a le restaurateur de la gloire spirituelle; » permettez-moi de vous le dire, vous connaissez mal celui à qui vous parlez : je me restaure si peu moi-même dans cette gloire, que j'ignore, je vous l'avoue, non-seulement combien je m'en approche de jour en jour, mais encore si je m'en approche quelque peu. Oui, je suis « dispensateur du salut éternel, » mais je le suis comme d'autres en très-grand nombre. Si je le fais volontiers, j'en aurai la récompense; si je le fais à regret, je ne serai que le dispensateur de ce salut, car il ne suffit pas de l'être par la parole et les sacrements pour y avoir part. S'il n'y avait pas de bons dispensateurs, l'Apôtre ne dirait pas: «Soyez mes imitateurs comme je le suis du Christ 1; » et s'il n'y avait pas de mauvais dispensateurs, le Seigneur ne dirait pas : « Faites ce qu'ils disent; ne faites pas ce qu'ils font; car ils disent et ne font pas 2. » Il y a donc beaucoup de dispensateurs par le ministère desquels on arrive su salut éternel; mais il s'agit de savoir lequel parmi eux sera trouvé fidèle 3; même parmi les fidèles, et puissé-je être compté au nombre de ceux-ci par ce Dieu qu'on ne trompe pas 4 ! l'un l'est d'une manière, l'autre d'une autre, selon la mesure de foi que Dieu a accordée à chacun 5.