7.
Si en plusieurs lieux on offre, le jeudi saint, le sacrifice après le repas, on ne doit pas croire que ce soit à cause de ces paroles : « Il prit de même le calice après la cène 1, etc. » car l'Évangile a pu appeler Cène la réception même du corps du Sauveur avant celle du calice. L'Apôtre, en effet, dit plus haut : « Lors donc que vous vous assemblez comme vous faites, ce n'est plus manger la cène du Seigneur 2; » il donne ici à la manducation de l'Eucharistie le nom de Cène du Seigneur.
Ce qui a pu inquiéter davantage , c'est la question de savoir si c'est après le repas qu'on doit, le jeudi saint, offrir ou recevoir l'Eucharistie; il est écrit dans l'Évangile : « Pendant que les apôtres mangeaient, Jésus prit le pain et le bénit. » L'Évangile avait dit plus haut
« Le soir étant venu, Jésus se mit à table avec ses douze disciples, et, tandis qu'ils mangeaient, il leur dit: L'un de vous me trahira 3.» Ce fut ensuite qu'il leur donna le sacrement. Il en résulte clairement que la première fois que les disciples reçurent le corps et le sang du Sauveur, ils ne les reçurent point à jeun.